ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTIÈRES

ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTIÈRES

Messagepar kiki37 » 13 Nov 2020 16:06

communiqué de l'ANFR
:arrow: https://www.anfr.fr/toutes-les-actualit ... rontieres/

ESSOR DU DAB+ EN FRANCE : L’ENJEU DE LA COORDINATION DES FRÉQUENCES AUX FRONTIÈRES
12/11/2020
Le DAB+ prend son envol en France ! Depuis le 5 novembre, la radio numérique est officiellement lancée à Bordeaux et Toulouse et compléte l’offre de multiplex locaux et régionaux déjà existants dans huit régions en France et accessibles désormais par près de 30% de la population. Quant aux deux multiplex nationaux, ils démarreront dès l’été prochain sur une zone restreinte et diffuseront 25 stations dont la plupart des grands programmes nationaux publics et privés.

C’est l’occasion de faire le point sur l’action de l’ANFR concernant les négociations aux frontières pour garantir la qualité de service attendue de ce nouveau mode de diffusion.

Le contexte
Le déploiement de la radio numérique en France connait une accélération remarquable depuis fin 2017. A cette date, une nouvelle feuille de route ambitieuse du CSA a fixé un calendrier de déclenchement d’appels à candidatures pour de nombreux multiplex locaux et régionaux et initié la mise en œuvre des deux multiplex nationaux.

Complétant la couverture DAB+ existante depuis 2014 de Paris, Nice et Marseille, la diffusion de la radio numérique pour des multiplex régionaux a ainsi démarré en 2018 et 2019 dans les bassins de vie de Lille, Strasbourg, Lyon, Rouen et Nantes et est suivie cette année par le démarrage de ceux de Bordeaux et Toulouse depuis le 5 novembre :

Image
Situation du déploiement DAB+ fin 2020

La liste des programmes disponibles pour chacune des régions est consultable sur le site https://www.dabplus.fr/. Par ailleurs, des informations complémentaires sur l’évolution et la stratégie du déploiement du DAB+ sont disponibles sur la page dédiée du CSA.

Les bénéfices de la radiodiffusion DAB+ par rapport à la FM sont principalement :

? une qualité d’écoute améliorée, robustesse en utilisation mobile : pas d’interférences ou de grésillements ;
? un coût de diffusion réduits : un seul multiplex diffuse jusqu’à 13 radios ; la puissance d’émission par radio est réduite ;
? une meilleure efficacité spectrale : planification des réseaux en SFN (Single Frequency Network ;
? une diffusion de contenu additionnel : des informations sur le programme (pochette d’album, logo de la radio), etc.

La bande de fréquences DAB+ dédiée
En France, la diffusion hertzienne en mode numérique du média radio recourt au standard DAB+, norme largement adoptée en Europe pour ce type de diffusion.

En termes de ressource spectrale, le DAB+ fait usage de la bande de radiodiffusion dite « bande III » s’échelonnant entre 174 et 230 MHz et autrefois utilisée pour la télévision analogique :

Image

Harmonisée à l’échelle internationale, cette bande est découpée en Europe en 32 canaux de 1,75 MHz appelés « blocs », un bloc permettant la diffusion d’un multiplex de radio numérique composé au plus de 13 radios.

En France métropolitaine, il est à noter que l’usage des blocs 12B, 12C et 12D (224 à 230 MHz) reste affecté au ministère des Armées, conformément au TNRBF.

Le cadre réglementaire international applicable en Europe
Les règles de coordination et de partage de la bande III pour la radio numérique ont été définies et consignées lors d’une Conférence régionale des radiocommunications de l’ UIT qui s’est déroulée à Genève en 2006 (CRR 06).

L’exploitation de la ressource spectrale du DAB en Bande III repose ainsi sur une approche planifiée d’accès au spectre. Les droits et conditions d’émissions sont officiellement enregistrés au Plan de Genève 2006 élaboré lors de cette conférence et mis à jour régulièrement. Plusieurs accords bi/multilatéraux viennent compléter ces dispositions, permettant de spécifier des conditions particulières de coexistence avec les pays voisins. Ces accords sont consultables sur la page dédiée de l’ANFR.

La coordination et la négociation aux frontières
Sur la base de ce cadre réglementaire et à l’instar de ce qui est effectué pour la TNT , l’activité de l’ANFR comporte deux volets pour assurer la bonne coexistence de la ressource DAB avec les administrations frontalières :

Une négociation en amont pour défendre, en lien avec le CSA , la planification des futures couches de radiodiffusion DAB françaises en négociant l’obtention de droits supplémentaires adaptés à son implémentation. Les accords résultant de cette négociation incluent ces droits et déterminent les critères techniques de coordination.
Une coordination au fil de l’eau, avec l’analyse, l’envoi et le suivi des demandes de coordination françaises du CSA vers les administrations concernées et, dans l’autre sens, l’analyse des demandes de modifications du Plan de GE06 d’autres administrations en veillant à la protection des droits français.

La situation actuelle des négociations
Les travaux de négociation s’inscrivent dans un contexte où le DAB est déjà largement présent, depuis plusieurs années, voire décennies, dans la plupart des pays limitrophes à l’image du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore de la Suisse :

Image
Déploiements DAB en Europe (Source : worlddab.org)

Les avancées suivantes avec nos voisins ont pu être obtenues ces derniers mois pour obtenir les droits d’émission nécessaires à la mise en œuvre de la planification française :

? Italie : Quatre réunions de coordination entre avril 2019 et janvier 2020 ont abouti à la signature d’un accord multilatéral avec Monaco et le Vatican. En consignant jusqu’à 16 blocs en Côte d’Azur (dont 6 à titre exclusif) et 9 en Corse, la France accroit ses droits initiaux du Plan de Genève 2006.
? Royaume-Uni : Un accord provisoire de l’administration britannique a été obtenu en juillet 2019 sur les niveaux de champ interférents maximum du réseau cible défini par le CSA . Les discussions se poursuivent désormais sur le réseau britannique de couvertures locales nommées « Small-scale DAB » (SSDAB) utilisant des fréquences non inscrites au Plan GE06. De nouvelles contreparties seront défendues côté français pour garantir une flexibilité d’implémentation aux diffuseurs.
? Belgique : L’élaboration d’un accord global comportant l’ensemble des assignations et des relations entre allotissements a été engagé. L’exercice s’avère délicat: pour chaque relation étudiée l’accord des trois communautés linguistiques est nécessaire, ce qui rend la négociation complexe. De nombreuses relations ont pu néanmoins être consignées à titre provisoire.
? Pays-Bas : Des relations d’utilisations co-canal entre nos deux administrations ont été discutées et sont en cours d’étude. Celles-ci s’inscrivent notamment sur le réaménagement complet du réseau DAB néerlandais et de propositions d’optimisation en découlant.

Consécutivement aux difficultés rencontrées dans les négociations avec l’administration allemande, l’ANFR a engagé avec le CSA au printemps 2020 une refonte complète du réseau cible dans une grande partie du Grand Est et de la Franche-Comté. Celle-ci a impliqué de nombreux changements de fréquences et induit des répercussions sur les négociations en cours avec les administrations suisse, belge, néerlandaise et luxembourgeoise.

Cette approche, visant à construire une issue de négociation satisfaisante avec l’Allemagne pour garantir l’implémentation de l’ensemble des couches françaises, a été validée par le Collège du CSA en juillet 2020. La planification cible du CSA est principalement constituée des deux couches nationales, une ou deux couches régionales (appelées intermédiaires ou étendues) ainsi que, le cas échéant, une ou deux couches locales. Il est à noter que ces couches locales de taille réduite peuvent nécessiter un nombre important de blocs sur une même zone géographique complexifiant ainsi la coordination. Par conséquent, certaines ressources fréquences ciblées ne relèvent pas des droits français au Plan de Genève 2006 (GE06).

La crise sanitaire ayant eu pour conséquence d’ajourner toutes les réunions bilatérales prévues en 2020, les négociations se sont trouvées légèrement ralenties. Des avancées significatives sont néanmoins espérées dans les prochains mois, suite à cet exercice de replanification.
"Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"... E.Aisberg, (son C.V.)

modérateur des forums TVNT
Avatar de l’utilisateur
kiki37
Administrateur
Administrateur
 
Messages: 37433
Inscription: 03 Nov 2014 11:30

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar JMJ3 » 14 Nov 2020 16:52

Bonjour, :Couc:

Après avoir lu cet article, bien des réflexions ont jailli en moi. D'où l'occasion de les exprimer, en tentant de rester synthétique.

Développement géographique
Le développement géographique de la radio numérique actuellement en cours est conforme à ceux déjà mis en œuvre par le passé pour la télé, et les réseaux hertziens des PTT de jadis.
D'abord la région parisienne, puis Lille, et Strasbourg ; descente vers le sud-est via Lyon, Marseille et la Côté d'Azur. Et ensuite, les grandes métropoles de l'ouest, parmi lesquelles Toulouse, Bordeaux, ainsi que Nantes.
Ce déploiement est conforme à l'installation des premiers émetteurs de télévision 1ère chaîne dans les années 50 ; puis de la deuxième chaîne dans les années 60, de la troisième dans les années 70. Etc
En clair, on implante des émetteurs dans les zones les plus peuplées (autour des métropoles), pour ensuite compléter la couverture en installant les derniers en zones rurales. Rien de bien nouveau donc.

Comparaison entre le calendrier du déploiement en France, et nos voisins européens
J'ai l'impression que nous assistons à nouveau à la même situation lors du développement de la modulation de fréquence il y a 60 ans. Les Allemands, dès les années 50, avaient pris les devants en préemptant la bande FM, pour ne laisser qu'un partie minoritaire du spectre lorsque la République Française s'est intéressée à ce mode de diffusion.
En effet, que constate-t-on ?
Début 2020, près de 99 % des Allemands peuvent capter la RNT versus 25 % en France.
Et je crains que si on poussait la cruauté à comparer la situation début 2018, on obtiendrait 10 % France versus > 95 % pour l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, et les Pays-Bas...
Un fois encore, on constate que la France est à la traîne pour ce nouveau mode de diffusion radiophonique par rapport à nos voisins des frontières du nord et de l'est. Il est même piquant, pour ne pas dire amusant, de lire que l'Allemagne est intransigeante en matière de négociations sur le partage des fréquences, obligeant la France à devoir remiser ses projets tout en s'en remettant à la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas. Moralité : premier arrivé = premier servi. Nouvel arrivant = exploitation des ressources restantes...

Pourquoi un tel retard ?
Comme toujours, les raisons premières d'un tel retard en France découlent de considérations économiques, et financières, ouvertement égocentriques.

https://www.lesechos.fr/2012/05/radio-n ... nge-375727

Lorsqu'en 2012 le refus des diffuseurs nationaux privés à diffuser en DAB a été dévoilé, selon le motif - que je trouve plutôt spécieux - que la diffusion de demain se ferait par Internet, j'ai surtout compris que ces organismes ne souhaitaient pas donner un coup d'accélérateur à ce nouveau mode de diffusion dans la mesure où ils devraient partager le spectre avec d'autres concurrents : en clair, il importait de ne pas couper de nouvelle tranches du gâteau publicitaire, et de s'en voir ôter plusieurs d'entre elles. Business is business. A cet égard, vous pourrez noter que cela intervient au lendemain des élections présidentielles de 2012. Bien évidemment, et sans surprise aucune, dans la foulée Radio France emboîtait le pas - de manière forcément indépendante, et dans l'intérêt du service public : aucun programme du service public ne serait diffusé en DAB dans l'immédiat

le départ de la RNT
En 2014, et en dépit de la morgue des diffuseurs nationaux, et de la pusillanimité de la radio publique, certains diffuseurs indépendants se sont malgré tout engagés dans l'aventure de la RNT. A l'époque, je crois avoir lu entre les lignes, que le CSA prônait la patience, sachant que la politique de la chaise vide des grands programmateurs radiophoniques nationaux ne tiendrait pas longtemps, eu égard au succès de la RNT outre-manche, outre-Rhin et outre-Jura !
A la faveur de nouvelles élections présidentielles, le service public a pris finalement la courageuse décision de reprendre le train en marche, en proposant de manière officielle, et non plus expérimentale ses programmes en RNT. Et, miracle, les autres diffuseurs nationaux qui alléguaient que la RNT n'était point la voie de l'avenir, ont changé d'avis, et ont annoncé - plutôt discrètement - qu'ils diffuseraient leurs programmes via les multiples nationaux. Je vous laisse chercher sur Internet quel est le diffuseur ayant été gratifié du plus grand nombre de multiplex par rapport à son auditoire réel : c'est instructif, car c'est à nouveau la preuve de la parfaite indépendance et de l'absence de tout conflit d'intérêt dans ce petit monde des médias radiophoniques diffusant de Paris Capitale.

Les avantages techniques de la RNT
Je souscris majoritairement aux arguments de l'article, et j'en reproduis (plus de) trois sur quatre
? un coût de diffusion réduits : un seul multiplex diffuse jusqu’à 13 radios ; la puissance d’émission par radio est réduite ;
? une meilleure efficacité spectrale : planification des réseaux en SFN (Single Frequency Network ;
? une diffusion de contenu additionnel : des informations sur le programme (pochette d’album, logo de la radio), etc.
? robustesse en utilisation mobile : pas d’interférences ou de grésillements ;

En revanche, je ne trouve pas qu'il y ait des progrès en matière "de qualité d’écoute améliorée".
Comme je l'ai écrit sur un autre fil de ce forum, je trouve que la qualité sonore est métallique, et j'estime que le flux en kbits alloué lorsqu'il s'agit de partager un multiplex entre 13 prétendants, n'est pas suffisant pour qui souhaite bénéficier d'une musicalité suffisante et goûter aux harmonies diverses d'un orchestre, ou d'une musique "pop-rock". En la matière, je donne la préférence à la FM stéréo. D'ailleurs, différents articles, notamment en Suisse, en Allemagne, ou au Royaume-Uni recommandent un débit d'au moins 120 kbits pour que la qualité sonore de la RNT prétende surpasser la FM (cf.129 kbits pour SR 2 ou SWR2) ; et même 160, pour des programmes hautz-fidélité : c'est d'ailleurs ce débit (minimum) qui est alloué à BBC R3, SRF 3...
Très curieusement, en France, le programme F Musique se contente de ... 88 kbits... D'ores et déjà, je peux écrire qu'il vaudra mieux écouter F Musique en FM, et de faire l'effort d'installer une antenne de 80 cm sur le toit de sa voiture (horizontalement de préférence !), pour pleinement bénéficier d'une meilleure qualité en FM en roulant. Ou alors, d'écouter F Musique en 4G...

Quel avenir pour la Radio Numérique Terrestre en France ?
La véritable mesure, réglementaire, qui va donner le coup de pied salvateur pour le décollage de la RNT en France, est l'obligation opposable aux constructeurs d'automobiles d'installer un autoradio avec DAB+ à partir de 2021 (nonobstant les stocks d'invendus importants en raison de la crise COVID-19). Les heureux propriétaires de voitures neuves pourront ainsi dès cet été suivre leurs programmes en quittant Paris jusqu'à la Grande Bleue. Dans la mesure où les reportages "provinces" dont nous gratifient les France Télévision ou France Inter sont enregistrés dans des milieux huppés, je recommande de déployer très rapidement l'itinéraire Paris - La Baule, ainsi que Paris - le Pays Basque (via Arcachon et Cap Ferret) ainsi que le Périgord. Sans oublier Paris-Deauville.
Les autres axes comme Paris - la Creuse ou l'Auvergne, ou alors Paris -Haute Marne ou Haute-Saône pourront attendre.

Pour le reste, la relative robustesse du signal en RNT (merci la bande VHF III), et le principe du Single Frequency Network (alias Fréquence Unique du Réseau multiplex sur une plateforme géographique déterminée), sont de gros atouts. Je pourrais également ajouter, en zone montagneuse, la possibilité de poursuivre l'écoute sans inconfort à la faveur d'échos nobles, ce qui est n'est pas envisageable /possible n FM (à moins de supporter le phénomène des "frottement").

De surcroît, la réduction des coûts de diffusion (si j'ai bien compris et lu l'article), est un avantage réel pour les diffuseurs : je ne peux m'empêcher d'ajouter qu'un peu de classe, ou de considération / respect pour les citoyens de seconde zone, ou les sans-dents, auraient pu conduire à ce qu'Europe 1 et RMC attendent 2 ans avant d'éteindre leurs émetteurs GO ; ou simplement qu'ils réduisent de 50 % leur puissance d'émission. Notons que DLF en Allemagne a coupé ses émetteurs modulation d’amplitude lorsque la RNT était bien développée en Allemagne...

Tout ceci devrait logiquement conduire à un basculement, progressif, de la réception en FM vers la RNT. Par voie de conséquence, la décennie 2020 devrait être la dernière où la FM règne sans partage. Au-delà, quelles prospectives ? Les récepteurs FM fonctionnent très bien, et sont également très robustes : cette bande devrait encore survivre, à moins que politiquement, la décision soit prise de préempter les 87,5 - 108 MHz pour ... une diffusion en numérique ! Alors peut-être qu'il sera possible que le service public dispose de plus de 200 kbits pour diffuser ses programmes de haute qualité ... cependant, dans à peine 10 ans, les smartphones seront à la portée de tous, et il n'y aura plus de zones d'ombre en France en 4G. Tout dépendra alors des attentes des moins de 50 ans au-delà de 2030 puisque ceux-ci préfèrent, d'ores et déjà, programmer à la carte leurs films, ou leur émissions (cf. Netflix).

Dernier détail : la RNT ne permet pas de personnaliser (customiser) les publicité envers chaque auditeur. Or, comme écrit plus haut, business is business, c'est-à-dire que l'argent sera toujours davantage privilégié par nos gouvernants puisque inexorablement nous évoluerons vers une société marquée par le paradigme libéral et du chacun pour soi, parallèlement à un effacement du service public au profit de grands groupes privés
> exemple : fermeture des librairies versus le géant de la vente en ligne.

Alors, à suivre... tout en survivant !
Dernière édition par JMJ3 le 15 Nov 2020 19:49, édité 1 fois.
Cordialement
JM
JMJ3
Etalon
Etalon
 
Messages: 1761
Inscription: 27 Sep 2010 21:27
Localisation: Chambon-sur-Lac (63)

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Senuphile » 14 Nov 2020 19:11

Concernant l'Allemagne et la bande FM:
C'est encore plus grave en fait: à l'issue de la 2ème guerre mondiale,
les vainqueurs ont retravaillé le partage des fréquences en Europe etimposé la bande FM à l'Allemagne,
bande qui n'était pas exploitable à l'époque. Avant guerre, il y avait bien des tests de télévision,
mais c'etait en bande 1, bien en dessous de 100MHz
L'industrie allemande a relevé le défi, étendu la bande passante des tubes radio vers la bande FM 87.5-100 MHz
développé les postes de réception à tubes grand public avec bande FM intégrée,
la norme DIN allemande est devenu un standard de fait en Europe.
Avant l'arrivée des Japonais, les grandes marques en Europe étaient souvent allemandes.
(à voir: le sachsenwerk olympia 571 dans les années 50, avec commande à distance)

La réception satellite grand public a été soumise à la même problématique
- avoir des emetteurs fiables en bande KU en orbite (la moitié des transpondeurs à tubes de TDF1 et TDF2 en panne dès la mise en orbite! --|-- )
- avoir des semi-conducteurs compatibles KU à prix raisonnables dans les LNB des particuliers.

Au moins le DAB+ n'a pas ces problèmes techniques,
seulement les lobby des constructeurs auto qui veulent écouler leur stock d'autoradios pas DAB+,
les lobby des radios nationales qui ont retardé d'au moins 10 ans le démarrage,
et ils essaient encore de gratter quelques mois sur le démarrage des multiplex nationaux.
C'est à ce moment là que le grand public va prendre conscience de l'existence du DAB+
et qu'il y a aussi une autre offre au niveau local, et l'offre de récepteurs va suivre:
quantité vers le haut, prix vers le bas.
Comme dans la TNT, les grosses radios de l'ancien monde vont racheter des réseaux plus petits du nouveau
pour reprendre de la part de marché ... mais ceci est une autre histoire.
NumFixe(102:5B/5C/6A/6C/7A/7B/8A/11B): VR IRS-670,
Omni433MHz toit+IRX-500/Clé SDR,
28/19/13Est+Strong_SRT7004
NumFixe2(168:5B/5C/5D/6A/6C/6D/7A/7B/7C/9C/11B/11D/12A):
Antenne toit+Ampli+répartiteur_4v+cable F-PinceCroco+DAB+ mobile ,
13/19Est+HDLine_HD-310S
DAB+ Mobile: SONY XDR-P1DBP/VR Radio DOR215/Pure Elan Connect
Num. Automobile:
Antenne DIY+Pure Highway200+AR-FM ,
4G+Phone+TuneInRadio+AndroidAuto+AR-FM
Avatar de l’utilisateur
Senuphile
Maître des airs
Maître des airs
 
Messages: 593
Inscription: 10 Déc 2014 22:03
Localisation: Lyon-Metropole

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Keke21 » 14 Nov 2020 22:06

Bonsoir :Couc: :

Donc si je comprends bien, lors de ces négociations, les différents acteurs de diffusion et de l’audiovisuel comme le CSA en France, négocie l’attribution des blocs dans les zones frontalières pour ne pas avoir la même fréquence ou le même numéro de blocs dans les régions frontalières.

Mais je voudrais savoir, si le CSA va par exemple faire comme en FM dans les zones frontalières (ou ils vont limiter la zone diffusion dans les pays frontaliers, alors que dans certains pays voisins ils y a peu de limitations voire pas du tout dans les pays voisins)? Je dis ça car quand on va en Espagne via la Côte Basque, on entend la radio 20-30km après la frontière et ensuite plus de réception un peu après Saint-Sebastien. Alors que de l’autre sens, je prends par exemple une radio espagnole comme Los40, nous pouvons encore l’écouter en plein cœur de la forêt des Landes et avec une bonne réception.

Ou faire comme TNT que les radios françaises ne soit écouter en France? (C’est pas sur cette option que j’opterais, car nous pouvons écouter par internet une radio française dans un autre pays européen et vice-versa nous pouvons écouter des radios européennes en France).

Ou bien ne pas faire de limitation? (je voudrais bien que cette option soit choisie, mais c’est pas nous qui décidons :roll: ), Comme ça les personnes vivant proche des frontières entendront les radios de leurs pays voisins (par exemple étant pas loin du Luxembourg, j’arrive à recevoir en indoor le DAB+ luxembourgeois alors qu’en FM c’est bien plus dure voire impossible, comme par exemple avec RTL Deutschland qui émet depuis Dudelange sur le 93.3 et le 97.0 MHz a 100 kW, je ne la reçois pas sur mon autoradio ou avec un signal faible :? . Alors que je la reçois très bien en DAB+, alors qu’elle émet aussi depuis Dudelange mais à 10 kW (bien sur je sais 10 kW en FM, c’est différent de 10kW en DAB+. Voire le cas des radios publiques Suisse quand je vivais entre Dijon et Dole. ) :wink: .
Dernière édition par Keke21 le 15 Nov 2020 23:24, édité 1 fois.
Keke21
Grenouille
Grenouille
 
Messages: 258
Inscription: 09 Oct 2018 21:19

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar JMJ3 » 15 Nov 2020 20:20

Senuphile a écrit:Comme dans la TNT, les grosses radios de l'ancien monde vont racheter des réseaux plus petits du nouveau
pour reprendre de la part de marché ... mais ceci est une autre histoire.


C'est possible mais peut-être selon un rythme moindre que pour la TNT, et surtout la FM : pour cette dernière, afin que les gros diffuseurs nationaux soient entendus sur la France entière, il leur a fallu parfois racheter des radios locales apparues dans les années 80 et ayant périclité. Cela ne devrait pas se produire via la RNT, puisqu'un multiplex national est censé être entendu... nationalement. Il me semble que sur le plan du déploiement des émetteurs, les multiplex nationaux pourraient / devraient s'implanter sur certains sites où sont déjà installées les antennes des 3 réseaux de Radio France. Lorsque l'on considère la carte avec les différentes plateformes géographiques, je trouve que plusieurs d'entre elles sont peu ou prou adossées à la zone de couverture d'émetteurs principaux : Pic du Midi / Puy de Dôme / Pilat (partagé entre le Rhône d'une part, et la Loire / Haute Loire d'autre part).
De surcroît, je pense que la RNT émise par le Pilat dépassera les frontière nord-ouest de l'Ain : il devrait être bien reçu à Louhans en Saône-et-Loire alors que ce département est entièrement inséré dans la plateforme de Dijon.
Par ailleurs, je pense que l'émetteur d'Autun Haut-Folin rayonnera préférentiellement vers l'est pour le multiplex Saône-et-Loire, et préférentiellement vers l'ouest pour le multiplex Nièvre. Idem pour l'émetteur de Bourges : peut-être émettra-t-il pour un même allotissement de radios, selon 3 multiplex différents...
La question que je me pose : émission en polarisation verticale ou horizontale ? Ou mixte ?

keke21 a écrit:faire comme TNT que les radios françaises ne soit écouter en France? (C’est pas sur cette option que j’opterais, car nous pouvons écouter par internet une radio française dans un autre pays européen et vice-versa nous pouvons écouter des radios européennes en France).

Afin de limiter les coût de diffusion, probablement que les émetteurs RNT rayonneront principalement vers le territoire national.
Mais en certains cas, peut-être y aura-t-il de bonnes surprises.
Ainsi, sur le plan de la réception, l'émetteur suisse de la Dole, rayonne davantage vers l'ouest en DAB+ qu'en FM : c'est ainsi que dans le nord du Charolais (au nord de Paray-le-Monial), il est possible d'écouter les programmes helvétiques via le multiplex 12A alors qu'en FM c'est une mission quasi-impossible en FM : soit le champ en FM est trop faible, soit il est brouillé par des émetteurs locaux (exemple Chérie FM au Creusot 100,0 MHz versus Espace 2 sur 100,1 MHz). Par contre, pour le Chasseral, c'est l'inverse : l'émetteur FM est mieux capté sur les coins bien exposés du nord-est de la Saône-et-Loire que le multiplex correspondant.
Au final, ce devrait être au cas par cas : bonne surprise, surprise mitigée, ou mauvaise surprise.

A suivre...
Dernière édition par JMJ3 le 16 Nov 2020 00:00, édité 1 fois.
Cordialement
JM
JMJ3
Etalon
Etalon
 
Messages: 1761
Inscription: 27 Sep 2010 21:27
Localisation: Chambon-sur-Lac (63)

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Nyx » 15 Nov 2020 21:45

Merci vraiment pour cet article ||o||
Avatar de l’utilisateur
Nyx
Coccinelle
Coccinelle
 
Messages: 126
Inscription: 17 Nov 2010 21:36
Localisation: Chalon sur saone

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar jeanphi73 » 15 Nov 2020 21:45

Bonjour,
j'espère que les 38KW de la Dôle en DAB+ sur la CANAL 12A ne seront pas remis en cause !
J'adore COULEUR3 au passage, une radio de haute qualité, à des années lumières de la pauvreté musicale de la FM Française.
DVB-T (TNT) Chambéry 1 Dent du Chat.
DAB+ 12A La Dôle.
jeanphi73
Hippo
Hippo
 
Messages: 4120
Inscription: 27 Juin 2005 23:07
Localisation: Rhône-Alpes

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Keke21 » 15 Nov 2020 23:34

Bonsoir :Couc: :

Jeanphi73 j’espère comme vous que les 38kW de la Dole, ne seront pas remise en cause, surtout si un jour je reviens dans le val de Saône. Car ça fait du bien d’écouter des radios publiques suisses avec très peu de pub et des programmations bien différentes de nos radios françaises comme Couleur3 (qui est bien différente de nos radios françaises), SRF3 ou Radio RTR ex Radio Rumantsch/RR (qui sont peut-être des radios avec des hits, mais elles ont une grande offre musicale en plus de leurs hits de maintenant ou d’avant, et avec très peu de pub par rapport au radios françaises,...) :wink: .
Keke21
Grenouille
Grenouille
 
Messages: 258
Inscription: 09 Oct 2018 21:19

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Senuphile » 16 Nov 2020 07:07

Couleur3, c était encore meilleur avant la réforme du service public de radio Suisse
Comme marqueur historique la disparition de leur propre flash infos,
maintenant c est celui beaucoup plus sage de la "première".

Je regrette l époque où couleur3 était diffusée en rhone Alpes sur le réseau FM de ce qui est devenu Virage,
avec un décrochage France de 3h en fin d après midi depuis les studios de Lyon,
et des pages de pub plus ou moins bien coordonnées :evil: avec le flux audio en provenance de Lausanne.
A noter que le logo de Virage est toujours un logo Couleur3 sur les AR Citroën (maj de l été 2019 du C3R+) :lol:
NumFixe(102:5B/5C/6A/6C/7A/7B/8A/11B): VR IRS-670,
Omni433MHz toit+IRX-500/Clé SDR,
28/19/13Est+Strong_SRT7004
NumFixe2(168:5B/5C/5D/6A/6C/6D/7A/7B/7C/9C/11B/11D/12A):
Antenne toit+Ampli+répartiteur_4v+cable F-PinceCroco+DAB+ mobile ,
13/19Est+HDLine_HD-310S
DAB+ Mobile: SONY XDR-P1DBP/VR Radio DOR215/Pure Elan Connect
Num. Automobile:
Antenne DIY+Pure Highway200+AR-FM ,
4G+Phone+TuneInRadio+AndroidAuto+AR-FM
Avatar de l’utilisateur
Senuphile
Maître des airs
Maître des airs
 
Messages: 593
Inscription: 10 Déc 2014 22:03
Localisation: Lyon-Metropole

Re: ANFR: ESSOR DU DAB+ EN FRANCE et COORDINATION AUX FRONTI

Messagepar Mixture » 16 Nov 2020 10:35

Bonjour,

JMJ3 a écrit:Les Allemands, dès les années 50, avaient pris les devants en préemptant la bande FM, pour ne laisser qu'un partie minoritaire du spectre lorsque la République Française s'est intéressée à ce mode de diffusion.


Senuphile a écrit:Concernant l'Allemagne et la bande FM:
C'est encore plus grave en fait: à l'issue de la 2ème guerre mondiale,
les vainqueurs ont retravaillé le partage des fréquences en Europe etimposé la bande FM à l'Allemagne,


Spécifiquement sur la FM et l'Allemagne, il faut relativiser :

En mai 1952, il y a eu la conférence internationale de Stockholm qui a planifié la bande FM (87,5-100 MHz) en Europe, avec pour principe 3 fréquences par ville (4 ou 5 dans les capitales). L'Allemagne n'a pas été mieux servie que les autres pays. Dans ce plan, on trouve :
  • Londres : 89.1 91.3 93.5 94.3 95.2
  • Bruxelles : 94.7 95.4 97.1 99.5
  • Paris : 88.3 92.0 96.1 99.0
  • Sarre : 88.2 91.8 96.0
  • La Dôle : 91.2
  • Les Ordons : 94.2 97.8

Ce plan a été mis en application à partir de 1954 en France, avec le déploiement du programme Spécial FM : à Paris (96.1), Strasbourg (95.0), Pic du Midi (87.9), Lille (92.2), Mulhouse (91.1), etc.

Un nouveau plan a été établi en juin 1961, toujours selon les mêmes principes, conduisant aux fréquences actuelles (sur Paris : 87.8 90.35 93.35 97.6). S'il y a eu plus de fréquences à Berlin, c'est aussi que la ville était partagée entre Est et Ouest, et que différents secteurs la composaient.

La France était présente, comme tous les autres pays européens, à ces conférences internationales.

Qu'est-ce qui vous fait dire que l'Allemagne a été mieux servie ? Je ne vois pas de réseau très développé à l'heure actuelle en Allemagne.
Mixture
Maître des airs
Maître des airs
 
Messages: 585
Inscription: 14 Juil 2015 21:57