julien74 a écrit:Je me demande ce qu'il va y avoir sur la chaîne n°19 après?
Un panneau fixe annonçant la fin de la chaîne? Une vidéo en boucle annonçant la fin de la chaîne? Une mire? Un écran noir?
Diffuser un simple panneau fixe ne consomme absolument rien en matière de bande passante.
Donc contrairement à Emmebel, je pense qu'il y aura un panneau fixe et qu'il sera tout à fait possible de basculer très vite France Info en HD tout en maintenant le panneau en lieu et place de France Ô. Canal + arrive sur la bande passante qui lui est allouée à diffuser en même temps le signal HD de leur programme et le flux de faux crypté (bien plus gourmand qu'un panneau fixe. Alors France TV pourrait bien faire de même avec un panneau fixe pour France Ô. Souvenez-vous comment s'est passé le lancement de France Info qui avait nécessité le passage en SD de France Ô pour faire de la place : cela a été réglé pendant une nuit quelques jours avant le lancement. Bien entendu, c'est une question de volonté, mais sur le plan technique, c'est parfaitement possible.
julien74 a écrit:C'est dommage d'avoir un trou entre Gulli et TF1 Série Film sur la chaîne n°19.
Il serait bien que le CSA autorise Paris Première en n°19, mais il ne faut pas rêver, à cause de la crise sanitaire l'équilibre économique des télés privées est fragilisé y compris pour TF1 et M6 donc malheureusement le CSA n'autorisera pas Paris Première en clair sur la TNT car ça va faire une nouvelle part qui va se partager le gâteau publicitaire de la TNT gratuite.
Je me suis posé la même question. Je pense que l'arrêt de France Ô pourrait faire ressurgir le dossier passage en clair Paris Première.
Je me souviens qu'à l'époque où on avait autorisé LCI mais pas Paris Première, il y avait eu pas mal d'interrogations.
Interrogé sur le sujet, Eric Naulleau avait laissé entendre que c'était un choix politique (le sous entendu que j'y voyais : "c'est à cause de la présence d'une émission comme Zemmour et Naulleau en prime time"). Ca peut sembler un peu gros, mais avec le recul, je veux bien le croire. Je me souviens qu'à l'époque, sur les forum média on avait été nombreux à être surpris par les arguments avancés par le CSA. Parmi les arguments, on avait quand même vu que de par leurs programmations trop proches, Paris Première pourrait destabiliser NRJ12 ! En revanche, LCI n'était pas trop proche de BFM et I-Télé ? Malgré les obligations qui ont été appliquées à LCI, on trouve plus de points communs entre LCI et BFM qu'entre Paris Première et NRJ12.
De plus, le passage en clair de LCI creusait d'avantage l'écart d'équilibre entre les différents groupes. TF1 avait déjà un avantage face à M6, refuser Paris Première et accepter LCI ne faisait que creuser ce déséquilibre.
Clairement, pour moi, ce choix fait à l'époque était plus qu'étrange et difficile à justifier. L’hypothèse du choix politique est plus que probable (peut-être pour d'autres raisons que celles que j'imagine, mais choix politique, ou à minima de copinage, tout de même). Il suffit de se reporter à la série d'article de Didier Maesto sur l'appel à candidature des chaînes dites à l'époque de la "TNT HD" pour voir à quel point le choix des chaînes proposées sur la TNT est un dossier très sensible (que dire du dossier Numéro 23 ?).
Aujourd'hui, je pense qu'il y a un alignement des planètes pour Paris Première :
1) Avec Eric Zemmour qui a une tribune quotidienne sur CNEWS, l'argument de la raison politique car il a une émission sur Paris Première ne tient plus la route.
2) Suite à la suppression de France Ô, ce serait une solution facile pour le CSA d'apporter une compensation à peu de frais pour éviter que le téléspectateur se sente lésé (on remplace une chaîne par une autre) et on évite un potentiel psychodrame autour du numéro 19.
3) Les présidents de la république et du CSA ont changé. Si cela était réellement une raison politique ou de copinage, les cartes ont été redistribuées.
4) La réforme de l'audiovisuel permettant la diffusion des films dans des cases jusqu'à présent interdite, c'était le groupe M6 qui était le fer de lance de cette demande depuis des années (et ils ont d'ailleurs été les 1ers à l'utiliser). On peut imaginer que si cette mesure est, enfin, passée alors que c'est une demande qui remonte à des années, le groupe M6 a l'oreille des gouvernants actuels (ou au moins quelques personnes influentes très bien placées).
5) Le groupe va bien, au point de racheter une nouvelle chaîne (Gulli).
Là où il peut y avoir des bémols, c'est, en effet, la crise du COVID qui a plombé le marché de la publicité (à noter tout de même que de par la structure de son public, les annonceurs privilégiés de Paris Première sont plus de type Dior que Lidl : à voir donc comment ce secteur se porte et on n'est pas vraiment dans la même catégorie que les annonceurs de NRJ12... Bref, on ne mange pas tout à fait dans le même gâteau publicitaire).
Et la véritable inconnue est de savoir exactement la situation de Paris Première avec les contrats liant la chaîne aux FAI. Jusqu'à quelle date courent-ils ? Si Paris Première quitte le monde du payant (et perd les revenus liés aux accords avec les FAI), dans quelle mesure les revenus perdus des abonnements seront-ils compensés par la pub dont la tarification pourrait augmenter ?
Ce sont malheureusement des données dont nous ne disposons pas pour avoir un avis totalement éclairé. Mais pour tous les autres points cités, je pense vraiment que l'arrêt de France Ô serait une occasion de remettre le dossier de Paris Première sur la table. A mon avis, on doit y penser dans les bureaux de M6.