Audiovisuel : Hollande écarte un élargissement de la redevance
François Hollande s’est dit, lundi 7 septembre 2015, « pas favorable » à l’élargissement de la redevance audiovisuelle aux « objets connectés », lors d’une conférence de presse à l’Elysée, en précisant que sur cette taxe, « les arbitrages viendront à la fin du mois ». « Il faut des financements » pour le service public audiovisuel, « mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d’ajustement. Il faut maîtriser l’appel à la contribution. »
M. Hollande semble ainsi clore le débat en cours au sein du gouvernement. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré sur France Info, le 3 septembre, étudier « l’option » d’une extension de la redevance aux « box » d’opérateurs, qui permettent de se connecter à Internet : « J’ai regardé les nouveaux modes de consommation de la télévision. Beaucoup passent par les box et non plus par l’antenne râteau. Et donc on a regardé ce que donnerait l’extension aux box. Il n’est pas question de taxer les smartphones et les tablettes », avait-elle dit. « Le premier ministre et le président de la République prendront leur décision dans les prochains jours », avait toutefois prudemment dit Mme Pellerin.
Dans la foulée, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, s’était déclarée « pas tellement favorable», à une redevance sur les boxes. « Il faut savoir que ça concerne moins de 2 % des foyers en France, parce qu’en réalité 98 % des foyers ont une télévision », avait-elle justifié dans un entretien à L’Opinion.
Débat de longue date
L’élargissement de la redevance est l’un des chevaux de bataille des présidents de l’audiovisuel public. Lundi 31 août, lors d’un déjeuner avec des journalistes, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait ainsi souhaité obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures.
L’élargissement de la redevance est un débat de longue date, qui a suscité des échanges dès le début du quinquennat de François Hollande, quand Aurélie Filippetti – qui y était favorable – était ministre de la culture.
En octobre 2014, lors d’un discours au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le président de la République s’y était même montré plutôt favorable, en demandant une réflexion sur cette question. La réforme pourrait ne pas augmenter la pression fiscale, avait-il argué : « L’objectif est qu’à rendement constant, sans que ça ne coûte rien de plus à personne, il puisse y avoir une assiette plus large et plus juste », avait expliqué le président, rappelant qu’« on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ».
Source : lemonde.fr