Radio Campus murmure à l’oreille des Angevins
Après seize ans d’existence à Angers, la radio associative doit renouveler son matériel de diffusion. Pour cela, elle lance une campagne de don. Portrait d’une équipe qui croit aux bonnes ondes.
Publié le 23/12/2019 à 17h00
Elles sont trois à Angers. Trois radios associatives qui ne prétendent pas exploser les records d’audience, mais qui se sont chacune construit une jolie place sur la bande FM. En compagnie de Radio G et de RCF Anjou, Radio Campus Angers est de celles qui, face aux radios dites commerciales, doivent parfaire leurs stratégies. « Le développement des outils numériques et les nouvelles réglementations font du monde de la radio un écosystème très pointu, avance Aymeric Vildieu, le tout nouveau président de la radio locale (fréquence 103 MHz). Cela peut vite devenir un piège pour les radios associatives. On doit répondre aux échéances administratives, remédier aux problèmes techniques, assurer la chaîne de diffusion, le traitement du son… »
Média de proximité, la radio locale ne laisse aujourd’hui plus de place à l’amateurisme. Dès les années 80, Angers a connu abondance de biens quand il s’agissait d’établir la liste les stations FM. Ce qui a permis, en partie, l’émergence de groupes et, par voie de conséquence, une scène musicale plus que correcte.
70 bénévoles à l’œuvre
Pour autant, lorsqu’en 2003, l’Angevin Mathieu Audebeau revient dans sa ville d’origine, après trois années d’études de gestion à Nantes, il ressent comme un manque. « Je ne trouvais pas forcément d’informations locales sur la FM. J’ai donc décidé de créer ma propre radio. » À destination des étudiants (« mais pas que… »), Radio Campus Angers est née.
Désormais, elle compte environ 30 000 auditeurs par semaine, fonctionne grâce au travail de 70 bénévoles, six personnes au conseil d’administration, quatre volontaires du service civique et deux salariés. Une belle équipe autour de laquelle se greffent de jolis parcours. « Des jeunes qui sont passés chez nous ont fini par trouver une place à RMC sports, Canal +, Virgin radio ou même le CSA. »
Ne diffusant aucune publicité à l’antenne, la station bénéficie du soutien financier de France active Pays de la Loire et des subventions de la Ville (6 500 € pour les actions et 5 000 € en soutien à la mise en place de la RNT ou Radio numérique terrestre). Ces subventions valident l’action éducative de la radio via ses partenariats avec des écoles ou les journées citoyennes.
Des soucis de matériel
Depuis l’été 2015, un nouveau projet a vu le jour sous la houlette de Mathieu Audebeau, devenu désormais consultant pour Radio Campus. « Il s’agit de Murmures, un guide sonore qui permet, sur une carte interactive, de retrouver les podcasts portant sur différentes associations. Du territoire, mais aussi d’ailleurs. » Ce genre de plateforme qui a le vent en poupe, Mathieu et ses amis de Radio Campus en sont friands. L’arrivée de la RNT, qui devrait offrir une meilleure qualité sonore et des zones de diffusion plus larges, est aussi attendue. Même si elle devrait nécessiter des investissements conséquents…
Autre contrainte, face à des soucis matériels qui sont apparus l’été dernier, la radio lance un appel aux dons pour financer un outil de diffusion dernier cri. « En janvier, on aura le nouveau matériel, soit un amplificateur et un digiplexeur, mais il faut rembourser l’équivalent de 10 000 €. » Qu’importe. Avec plusieurs dizaines de stagiaires par an, des invités présents tous les jours, et une défense inébranlable des musiques émergentes, Radio Campus a déjà fait son trou.
source :
ouest-france
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