La radio bientôt en continu sur la route des vacancesC’est la promesse de la Radio Numérique Terrestre, une technologie qui tarde à s’implanter. Le mouvement d’adoption accélère en ce moment malgré le scepticisme des grands groupes de radios. Explications.Imaginez-vous au volant en train d’écouter votre émission préférée en qualité HD sur le trajet des vacances de Paris à la Côte d’Azur, sans perdre le signal et sans changer de fréquence en chemin. C’est la douce ambition à l’horizon 2023 de la Radio Numérique Terrestre (RNT), un projet porté par le CSA depuis une décennie et qui se matérialise peu à peu. Sans annoncer pour autant la disparition de la bonne vieille radio version bande FM.
Après la couverture de Paris, Marseille et Nice en 2014, c’est la métropole de Lille qui a accès depuis juin dernier, moyennant un récepteur compatible, à un nouvel éventail de radios publiques, privées ou associatives alors que le réseau FM était jusqu’à présent saturé et de qualité aléatoire.
La RNT - à ne pas confondre avec la Télévision Numérique Terrestre (TNT) - est diffusée en haute-définition et sans coupure sur les anciennes bandes VHF de la télévision analogique. Son format Digital Audio Broadcasting (DAB +) offre plus de canaux de diffusion et colporte des données numériques comme des paroles ou des images.
Un son numérique totalement gratuit« La qualité audio est largement meilleure et sans grésillement.
Il n’y a plus besoin de retenir les fréquences des stations qui sont listées par ordre alphabétique et contrairement aux webradios, c’est entièrement gratuit et anonyme » explique Laure de Branche, directrice France de Pure, un fabricant britannique de postes de radio compatibles DAB +.
L’objectif du CSA à court terme semble ambitieux : couvrir 70 % de la population fin 2020 soit 30 métropoles alors que le taux d’équipement en récepteurs compatible ne représente que 2 % du marché de la radio.
L’accent est surtout mis sur le réseau autoroutier entre les grandes villes. La voiture étant le premier lieu d’écoute de la radio, elle est le meilleur moyen de populariser la radio numérique déjà très consommée en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Angleterre.
La loi prévoit d’ailleurs qu’au-delà de 20 % de couverture du territoire les constructeurs automobiles auront l’obligation d’intégrer une puce DAB + dans leurs autoradios qui deviendront ainsi compatibles. Le coût : 5 euros par voiture.
Un déploiement à un rythme plus soutenuCe seuil pourrait être dépassé début 2019 avec le déploiement à Lyon et à Strasbourg à l’automne prochain puis Rouen et Nantes.
« Nous ne sommes pas en retard, nous partons un peu plus tardivement par rapport à des pays comme la Norvège qui ont une démographie et une géographie plus favorables », insiste Nicolas Curien, membre du CSA en charge du déploiement de la RNT.
« Il faut bien le faire en évitant un « effet Minitel » d’obsolescence rapide donc le faire vite et viable en complément des radios Internet. Cela représentera de bonnes économies pour les radios qui utilisent les grandes ondes comme RTL ou Europe 1 qui auront ainsi la même couverture territoriale » selon cet ingénieur spécialiste de l’économie numérique.
Les grandes radios font la sourde oreilleUne stratégie économique qui peine à séduire les grands groupes radios. Le problème est comme souvent financier : augmenter le nombre des acteurs sur une zone de diffusion de radios, c’est diviser le gâteau publicitaire en plus de parts.
Une rapide prise de température dans les états-majors des groupes radiophoniques mesure le degré de scepticisme. Si des groupes comme Skyrock, Nova ou Europe 1 adhèrent au projet RNT, d’autres comme RMC n’ont pas l’intention de se porter candidat à une diffusion sur les nouveaux émetteurs numériques.
« Cela n’a pas de sens économique pour nous, c’est trop tard nous avons raté le coche il y a plusieurs années. La numérisation de la radio passe pour nous par la radio IP sur Internet grâce à la 4G et les voitures connectées » assène Cécilia Ragueneau, directrice générale de RMC.
Chez Radio Vinci Autoroute 107.7, la seule fréquence captable parfois pendant des kilomètres, « nous n’avons pas encore tranché sur la RNT. Nous ne nous sentons pas menacés par son déploiement car nous avons l’habitude de la concurrence comme les informations routières données par les applications comme Waze », assure Vanessa Monsenergue, la directrice générale.
Silences gênés chez la première radio de France, RTL, ou chez le groupe NRJ. Un connaisseur du dossier met juste en avant la perte de 10 % de l’audience en Norvège qui est, elle, passée au tout numérique depuis janvier dernier.
Le groupe Radio France préfère ne pas commenter le dossier mais en proie à un déficit chronique, le groupe public aurait surtout des problèmes d’investissement plus que de volonté.
leparisien.frCe qui est écrit n'est pas tout à fait exact mais il y a de l'idée.
On ne pourra pas aller de Paris à la Côte d'Azur sans changer de fréquence. Il faudra forcément changer de canal lors du trajet mais ce sera presque imperceptible pour l'auditeur si les émetteurs sont correctement synchronisés.
La synchronisation se fera essentiellement par plaque régionale, le changement d'émetteur sera géré automatiquement par l'autoradio comme c'est le cas actuellement en FM lorsque des stations sont diffusées sur tout le territoire, grâce au RDS.
La qualité audio est supérieure à celle de la FM mais d'une station à l'autre on peut parfois constater de grosses différences dans le traitement du son. Les nouvelles radios ne doivent pas se contenter de considérer que le son est meilleur car c'est du numérique : il faut aussi penser à la qualité sonore sans nécessairement rechercher l'excellence.
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La RNT - à ne pas confondre avec la Télévision Numérique Terrestre (TNT)" : comment peut-on confondre les 2 ?
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L’accent est surtout mis sur le réseau autoroutier entre les grandes villes." : Pour l'instant, on a surtout entendu parler des grandes villes. Quels seront les premiers axes routiers à être couverts ?
L'article nous présente la Norvège comme un pays ayant une géographie plus favorable :
A mon avis il n'a jamais dû mettre les pieds en Norvège pour écrire ça.
C'est l'un des pays les plus montagneux d'Europe et l'un des plus étendus.
Le Parisien nous sort un scoop : Europe 1 adhère au projet RNT .
Là, j'ai un doute
ou alors faut en faire la une de la prochaine édition
.
L'argument de la Directrice Générale de RMC n'est pas mal non plus :"
c’est trop tard nous avons raté le coche il y a plusieurs années". On se demande bien à cause de qui...Sait-elle que le 216 AM est toujours en service ?
On apprend encore un point intéressant : la RNT ne représenterait qu'un surcoût de 5€ par voiture.
Sacré marge que se font les constructeurs quand on voit le prix auquel l'option DAB est facturée par certaines marques.
Quant aux autres constructeurs qui refusaient d'intégrer le DAB dans leur voiture ( c'est du vécu ), ils ont raté le jackpot.
Je critique mais c'est bien que des journalistes s'intéressent à la RNT, ça ne laisse pas indifférent sur le sujet