La TV entre en résistance numérique
Il y a deux jours, le Wall Street Journal dévoilait les nouvelles ambitions télévisuelles de Facebook. Après Apple, Amazon, Netflix ou encore YouTube (plate-forme de Google), un nouveau géant de la Silicon Valley serait en passe d’empiéter sur les plates-bandes des chaînes de télévision classiques, dont l’existence apparaît de jour en jour plus menacée. «La télévision linéaire va encore durer un peu grâce au sport. Mais elle aura disparu dans vingt ans, car tout est disponible sur Internet», prédisait il y a deux ans déjà dans la presse française Reed Hastings, le patron de Netflix.
Après avoir essayé de lutter contre l’émergence de la vidéo sur les plates-formes numériques, les grands groupes européens cherchent désormais à s’adapter. Car ils sont de plus en plus soucieux de voir tout un pan de la société leur échapper: les fameux «Millenials», soit ces jeunes nés dans les années 1980 à 2000 et parfois appelée «génération Y».
Pour preuve, la naissance de cette alliance signée en début d’année entre les groupes TF1, ProsiebenSat1 (Allemagne) et Mediaset (Italie) dans le domaine des «multi-channel networks» (MCN), des plates-formes qui aident les Youtubeurs à gérer et monétiser leurs contenus. Ces derniers l’ont bien compris, mieux vaut être fort à plusieurs que faible seul… Quitte à se partager un jour des recettes publicitaires pour le moment peu significatives mais «au potentiel fort juteux», selon certains spécialistes.
Du côté de la RTS (entité de la SSR), aux menaces qui planent sur son mode de financement avec l’initiative «No Billag» s’ajoutent donc ces défis posés par la montée en puissance des Google, Amazon Prime et autres plates-formes numériques. Une petite équipe a d’ailleurs été créée pour y répondre. Mais est-ce suffisant? Notre service public devra vite identifier s’il est suffisamment bien armé pour s’adapter aux nouvelles règles qui se dessinent au sein du monde télévisuel.
Source : tdg.ch