Après le « séisme » LCI, Nonce Paolini se dit prêt à toutes les solutions«
Un séisme pour la chaîne ». Dans le mot qu’il a adressé aux salariés de TF1 et LCI début août, par la voie du journal interne Déclic, Nonce Paolini a tiré à vue sur les responsables à ses yeux de la décision de laisser la chaîne d’information de son groupe dans l’univers menacé des chaînes payantes.
Le patron de TF1, qui rentrera de congés dans quelques jours, rencontrera fin août le directeur général du Monde Louis Dreyfus pour parler de l’avenir des salariés de LCI. Mais il a, dans ce texte, donné l’essentiel de son dépit et de ses arguments, traçant aussi les perspectives d’avenir et l’esprit dans lequel il négociera l’avenir des salariés.
Aux collaborateurs du groupe TF1, Nonce Paolini montre d’abord qu’il n’y avait à son avis aucune nécessité de lier le sort des trois chaînes demanderesses, LCI, Paris Première et Planète+. Le CSA «
aurait pu n’autoriser que LCI à passer en clair, sachant qu’elle est la seule chaîne menacée de fermeture ; Paris 1ere et Planète+, elles, trouveront des accords de distribution au 1er Janvier 2015 », dit-il. Il le redit : «
l’arrivée de LCI sur la TNT gratuite n’aurait eu aucune conséquence dommageable sur le marché de la télévision », réfutant une fois de plus l’argument du CSA selon lequel LCI eut déstabilisé le secteur en général et celui des chaines d’information en particulier.
Encore sous le coup de la décision du CSA, Nonce Paolini attaque ses concurrents, jugeant «
déloyale » leur campagne. Il cite la promesse des entreprises BFMTV et I-télé de recruter, chacune, 33 des 100 collaborateurs sous contrat LCI en cas d’arrêt de la chaîne et les déclarations des actionnaires du Monde, "
opportunément présentées 4 jours avant la décision du CSA", de reprendre LCI en cas de refus de la gratuité.
Nonce Paolini n’aurait eu, début août, qu’un contact par SMS avec Le Monde et pas de contacts du tout avec l’auteur de la deuxième offre, le groupe de presse régional Le Télégramme. «
Ces deux opérations médiatiques ont nécessairement semé le trouble dans l’esprit de ceux qui devaient se déterminer sur l’avenir de LCI », accuse Nonce Paolini.
La décision du CSA a fait l’effet d’une douche froide fin juillet sur les salariés de TF1 LCI. Un journaliste de LCI parle d’une «
atmosphère lugubre » et de «
gens effarés ». «
Je comprends et partage votre inquiétude, poursuit Nonce Paolini.
Notre première préoccupation désormais est celle de l’avenir, de votre avenir ».
Il promet d’étudier «
les voies de recours juridiques possibles, les évolutions potentielles du modèle de LCI, les propositions –si elles sont sérieuses– de ceux qui ont fait à la presse des déclarations tonitruantes ou celle qui nous obligerait à envisager la fermeture de la chaîne ».
Il promet enfin d’engager fin août, «
avec les principaux dirigeants concernés du groupe et les représentants du personnel de LCI et de TF1, toutes les discussions possibles pour trouver les solutions les plus appropriées à l’avenir de LCI et de chacun d’entre vous ».
LCI, chaîne pionnière de l’information en France qui n’aura atteint la rentabilité qu'une année (l’année 2004), est plus que jamais le cauchemar du groupe TF1.
Source :
challenges.fr