Le président du CSA veut renforcer la régulation du secteur de la radio
Réviser les "modalités traditionnelles de régulation" et "projeter cette régulation dans les nouveaux espaces numériques" sont les deux axes mis en avant lundi par le président du CSA, Olivier Schrameck, en ouverture des assises de la radio.
"Il s'agit à travers ces deux orientations, de renforcer la dimension économique de la régulation, pendant indispensable de sa dimension socio-culturelle", a-t-il dit. Il a notamment évoqué l'attribution de fréquences, qui doit, selon lui, "reposer davantage sur l'analyse, par bassin d'audience, des besoins et des attentes des opérateurs et des usagers". "Notre méthode d'attribution doit également évoluer", a déclaré M. Schrameck.
Quant aux "plafonds anti-concentration", qui interdisent à un même groupe de contrôler des radios totalisant un certain nombre d'auditeurs, le président du CSA propose que ces seuils soient rééxaminés : "Est-il logique que le plafond soit défini une fois pour toutes et en valeur absolue, sans prise en compte de l'évolution démographique du pays ?", s'est-il interrogé. On peut se demander aussi si le critère de la couverture radio du pays "est toujours adéquat, à l'heure où se développe la radio sur IP ?", c'est-à-dire par Internet, a ajouté le président du CSA.
"LA TRANSITION NUMÉRIQUE EST INÉLUCTABLE"
M. Schrameck a également évoqué les nombreux problèmes soulevés par la diffusion numérique, qui se heurte "aux hésitations des grands éditeurs de radio, privés comme publics". Pourtant, selon lui, "les évolutions montrent que la transition numérique, inéluctable, emprunte désormais plusieurs voies dont aucune ne doit être écartée : satellite, RNT, réseaux pair à pair".
Réunis à Paris, les acteurs de la radio devaient débattre des questions de financement de contenus et de technologie pour la radio de demain. Cette journée de travaux doit être conclue par un discours très attendu de la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti.
Ces assises font écho pour le secteur de la radio à celles organisées en juin pour la télévision. La plupart des Français écoutent la radio : en septembre-octobre, ils étaient 42,927 millions à avoir allumé leur poste. Côté recettes commerciales, le secteur a mieux résisté que la plupart des autres médias, avec une diminution de 1,4 %, selon l'Institut de recherches et d'études publicitaires. Par ailleurs, la façon d'écouter évolue : si un tiers de l'écoute se fait encore en voiture, désormais une personne sur dix écoute la radio sur un téléphone mobile, une tablette ou un ordinateur.
source : lemonde.fr