Je comprends bien tes objections Coré, mais je pense qu'elles reposent sur de l'épiphénomène conjoncturel alors qu'il y a tendance globale qui est très fortement amorcée.
Oui, aujourd'hui, la télé délinéarisée a ses limites, que ce soit dans les contenus et la qualité de diffusion, mais nous n'en sommes qu'au début.
la "télé délinéarisée", c'est une chose mais encore faut-il trouver le même choix que sur la télévision traditionnelle pour en être pleinement satisfait.
A titre personnel, je suis très content de ne pas trouver le même choix que sur la télé traditionnelle : j'en trouve bien plus
.
Je ne vois pas beaucoup de retransmission de conférences scientifiques de 2h ou de séries coréennes sur la télé traditionnelle par exemple. C'est surtout, pour l'instant, une histoire de goût. Oui, tu n'as pas le même choix, mais tu en a beaucoup dans des domaines ou la télé traditionnelle est absente. Au final, c'est plus une affaire de goûts comme à l'époque on choisissait entre Canal Sat ou TPS. Mais à mon sens, à part pour des contenus véritablement liés au direct (principalement le sport, les infos), le délinéarisé a un contenu, certes, un peu différent, mais qui rivalise sérieusement en matière de choix et de diversité avec la télé linéaire. Un type de public trouvera plus son compte dans l'offre classique là ou un autre type de public sera très satisfait des offres délinéarisées.
Mais quoi qu'il en soit, le constat global, c'est que ce plus en plus de contenu issu de la télé traditionnelle est également présent sur le délinéarisé, que les éditeurs de bouquets délinéarisés proposent de plus en plus de contenus exclusifs et que chez les moins de 30 ans (les vieux de demain
) le pli est pris et que pour ce public, à part pour quelques contenus très spécifiques, pour la plupart d'entre eux, il ne leur viendrait même plus à l'idée de se mettre devant la télé en devant attendre l'heure du début d'une émission. Les éditeurs l'ont bien compris et privilégient donc les contenus visant ce type de public pour amorcer la machine, à présent, on passe à l'étape 2 avec un élargissement des publics visés via une tentative de diversification des contenus (c'est la nouvelle tendance qui est en train de s’amorcer).
La tendance est là, ce qui amènera naturellement ce modèle de diffusion à s’améliorer, que ce soit en matière de contenu que sur le plan technique. Le modèle économique est en train de se construire.
Pour les classiques de Mickey, des Looney Tunes ou Hanna Barbera, il faut en parler aux détenteurs de droits. Tant qu'ils peuvent encore rentabiliser leurs catalogues avec leurs chaînes linéaires, ils n'ont aucun intérêt à le mettre à disposition de la concurrence. Mais ça viendra avec le transfert des publics.
Déjà, il sera intéressant de voir ce qui se passera pour les classiques de Mickey une fois le service de streaming de Disney opérationnel.
Fût un temps ou les éditeurs de vidéos disaient que ceux qui ne pouvaient pas être rentable serait disponible en VOD
Je peux te donner le contre exemple, le groupe AB a décidé de mettre lui même (ce ne sont pas des initiatives pirates faites par des fans) les épisodes de ses célèbres sitcoms (y compris, certaines complètement oubliées) en ligne sur youtube !
Comme quoi, c'est une stratégie actuellement au cas par cas suivant les propriétaires des catalogues.
Le milieu est en pleine mutation. Comme toute mutation, au début, ce n'est pas la panacée, mais la tendance est là et tout cela se développe de manière impressionnante (posant d'ailleurs de nouvelles problématiques).
