On Wed, 23 Dec 2020 15:35:17 +0100, Nicolas Croiset
> Le 23/12/2020 à 11:30, Thierry VIGNAUD a écrit :
>>
>> Pendant qu'on est sur le sujet, peux-tu nous confirmer que le choix du T-DMB
>> pour les radios en France est un choix des radios nationales privées (Bureau
>> de la radio) qu'elle a réussi à faire imposer au gouvernement qui décide des
>> normes via des arrêtés ministériels ? J'ai pas le souvenir d'avis du CSA
>> là-dessus, mais ça commence à dater.
>>
>> Si oui, cette mesure n'avait-elle pas pour but de singulariser, isoler la
>> France par rapport au reste de l'Europe (notamment en matériels codeurs,
>> récepteurs) et au final être une manoeuvre pour complexifier et mettre un
>> maximum de bâtons dans les roues de la RNT pour retarder son arrivée ?
>>
>> Ces mêmes radios du Bureau de la radio qui d'une voix décident quelques mois
>> avant le démarrage de ne plus se lancer sur la RNT (donc fin 2009 si je ne me
>> trompe pas).
>>
>
> Oui c'est un choix délibéré des radios nationales privées pour retarder
> le lancement de la radio numérique. Ce lobbying intense était motivé par
> le fait que le MP2 était dépassé technologiquement et qu'il fallait
> lancer la radio numérique avec un encodeur moderne (HE-AAC V2) afin de
> consommer moins de ressources qu'en MP2 (période 2002-2006).
>
> En 2006, le bureau de la radio a découvert le T-DMB. Le choix du Bureau
> de la radio a été porté sur le T-DMB car il est possible de faire de
> l'AAC et de l'image synchrone par rapport au son. Résultat cela
> consommait autant que le DAB et l'honneur était sauf L'objectif en
> arrière pensée était bien évidemment de limiter au maximum la
> concurrence en consommant le plus de débit possible.
>
> Sauf que Worlddab travaillait depuis plusieurs années sur l'insertion du
> HE-AAC V2 dans le DAB pour justement contrecarrer les dires que le DAB
> était dépassé car cela utilisait un vieux codec. En 2007, Worlddab
> dévoila la norme DAB+, les membres du bureau de la radio voyaient cette
> technologie comme une catastrophe car dans un même multiplex on mettait
> bien plus de radios qu'avec le T-DMB ou le DAB, il fallait absolument
> faire interdire cette techno en France. Le lobbying pour l'écriture de
> l'arrêté technique fut très intense et seul le T-DMB, DRM et SDR
> (Alcatel / Worldspace) furent autoriser sur le territoire national. Les
> appels à candidatures furent lancé et on était à 2 doigts de la
> délivrance des autorisations et les radios demandèrent un moratoire pour
> suspendre la radio numérique. Ce moratoire dura près de 5 ans. Le
> lancement de la radio numérique, en 2014, se fit sans les radios
> nationales. Depuis des radios comme Nova, FG, Crooner et quelques autres
> commencèrent à frémir en audience sur les villes couvertes, les radios
> nationales décidèrent de se lancer également. Un des derniers grands
> groupes qui résistait était NRJ en refusant de postuler en DAB sur la
> zone de Strasbourg alors que la radio était absente en FM !
>
> Concernant la demande des radios de différer le démarrage des mux
> nationaux, je suis assez étonné car de l'intérieur rien ne transparait
> de la sorte. Déjà parce que les 2 appels d'offres lancés par M1 et M2
> sur les 3 lots (Tête de réseau, Transport satellitaire et diffusion) ont
> déjà vu l'annonce du résultat pour les 2 premiers lots. Les dernières
> discussions sont en cours pour le lot 3 et la plupart des sites ont été
> choisis.
>
> Cette fois-ci les radios auront du mal à expliquer pourquoi des petites
> radios arrivent à financer la diffusion en DAB+ et des gros groupes en
> seraient totalement incapables
Merci pour toutes tes précisions. La RNT en France c'est vraiment un long
cheminement qui n'est pas près d'être terminé qui dépasse largement la
vingtaine d'années (fin des années 50 à fin des années 70) qui aura été
nécessaire avant qu'elle soit réellement popularisée et prenne le dessus sur
les grandes ondes avec le démarrage des radios libres.
Quant au report supposé de la RNT pas les réseaux privés, pour l'instant la
seule source que j'ai lu était celle de
l'article des Echos et encore... au
conditionnel. Est-ce une pierre à l'eau lancée histoire de tester des
réactions ?
--
Thierry VIGNAUD