[Topic unique] TLT - Télé Toulouse

Vos opinions sur chaque chaîne et ses programmes

Re: [Topic unique] TLT - Télé Toulouse

Messagepar Didier » 10 Juil 2015 22:19

latribune.fr, 6 juillet
Faillite de Télé Toulouse (TLT) : le PDG Emmanuel Schwartzenberg dit tout

Emmanuel Schwartzenberg est le tout dernier PDG de TLT. Le 3 juillet 2015, la chaîne a été placée en liquidation judiciaire après 27 ans d'existence et quatre procédures d'alerte lancées par le tribunal de commerce de Toulouse. Arrivé en 2013, Emmanuel Schwartzenberg a été tenu en partie responsable de l'échec de TLT par ses salariés. Attristé mais soulagé, il assure que les responsabilités sont partagées et constate que TLT est le symbole de la crise que traversent les médias. Pour la première fois, il dit tout. Interview.

Vous avez pris la présidence de TLT en 2013, un redressement judiciaire était en cours. Saviez-vous à l'époque que TLT allait aussi mal ?
Quand je suis arrivé à Toulouse, ce n'était pas pour fermer TLT. J'avais envie de me battre pour sauver cette société, dont l'avenir était compromis. Je savais bien que TLT était en redressement judiciaire, qu'il fallait mobiliser toutes les forces pour la redresser, mais on ne m'avait pas tout dit : la chaîne devait faire face à des besoins en trésorerie qu'elle ne pouvait pas assumer. Il fallait assumer des procédures aux prud'hommes et l'argent dévolu à la "case doc" avait été dépensé. La marge de manœuvre et la capacité d'autofinancement étaient réduites à néant, comme l'a constaté le juge enquêteur. J'ai alors compris que le seul combat à mener était de lutter contre la disparition de TLT.

La liquidation de TLT vous soulage-t-elle ?
Il faut bien comprendre que la liquidation de la société aurait du être prononcée depuis longtemps. Ce n'est pas une surprise. Pensez que la société a connu depuis 2009 quatre procédures d'alerte, dont trois ont atteint la phase IV, la plus haute de cette procédure ? Aucune société privée n'aurait tenu aussi longtemps avec de tels avertissements financiers.
Dans le jugement du tribunal de commerce du 3 juillet, on peut d'ailleurs lire que "cette décision paraissait inéluctable depuis plusieurs mois mais le temps qui avait été accordé par le tribunal avait été nécessaire afin que les parties (dirigeants, salariés actionnaires) puissent comprendre cette décision".
Une liquidation avec poursuite de l'activité comme je l'avais demandée en mars 2015 aurait été envisageable s'il y avait eu un repreneur, mais ce n'est pas le cas. La liquidation de TLT peut être vécue comme un soulagement tant le combat pour survivre était important, mais j'ai aussi un sentiment de tristesse.

Les salariés de TLT vous ont accusé de ne pas avoir fait suffisamment d'efforts pour sauver TLT. Que souhaitez-vous leur dire ?
C'est normal qu'ils s'en prennent à moi, comme au maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Ils sont désemparés et c'est une réaction prévisible, logique, et compréhensible. Si je n'ai pas réussi à les convaincre des efforts que j'ai faits, cela ne va pas changer maintenant après la décision de justice. Néanmoins, je prends ma part de responsabilité dans la faillite de TLT. Je n'ai pas réussi à dégager d'unité de vue entre les salariés et les actionnaires sur un projet commun. Mais tout le monde a sa part de responsabilité dans ce dossier, y compris ceux qui pensaient que TLT serait toujours subventionnée et qui ne faisaient pas assez attention aux téléspectateurs.

Le président de CTV (actionnaire principal) Jean-Marie Belin, a affirmé dans un communiqué de presse que l'audience de TLT n'était "même plus mesurable" . Vous confirmez ?
Il a eu comme moi les derniers résultats de Médiamétrie, ceux de l'année dernière. Ils indiquent une audience de 26 500 téléspectateurs par jours, 111 000 par semaine. C'est très faible, mais c'est + 40 % par rapport à l'année d'avant. L'audience était à moins de 10 000 quand je suis arrivé. Mais je ne veux pas faire de polémique, surtout en ce moment.

Le modèle économique de TLT était basé essentiellement sur des ressources publiques, comme beaucoup de télés locales en France. TLT est-elle un symbole ?
La faillite de TLT est aussi la faillite de la télévision locale : le marché publicitaire a quasiment disparu et le modèle économique d'il y a 27 ans ne convient plus. Les deux régies publicitaires locales que j'avais sollicitées (RCM et Intelligence Média) ont estimé que TLT était trop chronophage et pas assez rentable. Tout doit être repensé. Les modèles des télés locales françaises reposent principalement et quasi-exclusivement sur des contrats publics. Sans ces contrats, il n y a plus de télé locale en France. Malheureusement, les ressources publiques sont de moins en moins assurées, les collectivités locales devant faire des économies. TLT est aussi un exemple symptomatique de la situation difficile, voire dramatique, de nombreux médias : Métro News a disparu, 20 minutes est menacé. Tous les quotidiens nationaux ont été rachetés par des grands groupes qui n'ont pas une activité d'éditeur. La télé locale est le maillon le plus fragile de la chaîne des médias.

Que préconisez-vous ?
Je ne préconise rien, mais je pense qu'il faut imaginer un modèle de partenariat avec d'autres médias. Pour partager les dépenses de fonctionnement et générer des recettes communes. Le partenariat avec France 3 Midi-Pyrénées, qui avait été évoqué pour TLT, mérite d'être étudié. France 3 Midi-Pyrénées a de nombreux programmes mais peu d'antenne (moins d'une heure par jour) et, pour TLT, c'est l'inverse ! Des synergies auraient peut-être été possibles. Ce schéma pourrait aussi voir le jour avec des médias privés.

Quel avenir pour les télés locales avec la naissance des grandes régions ?
On ne sait pas comment la future région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées va se comporter avec les médias. Sa stratégie autour d'une éventuelle télé locale n'est pas définie. Son rôle sera crucial.
Il me semble que les ressources étant limitées, avec le concours des collectivité locales, le bon sens voudrait qu'il y ait un réseau régional puissant dans le Sud-Ouest, qui prévoit des décrochages d'une ou deux heures à Toulouse, Bordeaux et Montpellier, par exemple. Le marché ne permet pas d'accueillir trois télévisions, une dans chaque ville. Ce ne serait pas viable. Mais il est important qu'il existe un média local qui bénéficie du soutien de toutes les collectivités, quelles que soient les sensibilités politiques. Je reste persuadé, comme lorsque je suis arrivé il y a deux ans, que les Toulousains, comme les habitants de la région, ont besoin d'un média qui leur délivre des informations locales et régionales et participe au débat.

Allez-vous quitter Toulouse ?
Je reste à Toulouse jusqu'à la fin du mois de juillet et je rejoindrai ensuite Paris où j'ai ma famille. Il est prématuré de parler de la suite de ma carrière, mais il est certain qu'elle aura à voir avec l'écriture.

Avez-vous des regrets ?
Je regrette d'avoir tenté beaucoup de choses sans pouvoir sauver TLT. Mais j'ai, et nous avons une satisfaction : le CSA a reconduit la convention le 27 mai dernier, preuve que nous avons rempli notre contrat.

Source http://objectifnews.latribune.fr/decide ... -tout.html
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Re: [Topic unique] TLT - Télé Toulouse

Messagepar Franck Morin » 05 Jan 2016 13:55

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