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Canal+ va distribuer Disney+ en exclusivité.

MessagePosté: 17 Déc 2019 22:44
par Inconnu25
Hitek a écrit:Alors que le groupe Canal+ avait tenté de faire la concurrence aux services de streaming avec CanalPlay, finalement, la société a revu sa stratégie en septembre dernier, préférant signer un partenariat avec le géant Netflix pour proposer aux clients, une offre à 35 euros. Avec l'arrivée de Disney+ en France, Canal+ a décidé de réitérer l'opération avec Mickey.

En effet, comme le dévoile le journal Les Echos dans une interview de Kevin Mayer, de Disney et Maxime Saada, le président du directoire de groupe Canal Plus, le groupe français distribuera en exclusivité la plateforme de streaming de Disney lors de son arrivée en France prévue le 31 mars 2020. Ainsi, toute personne qui souhaite souscrire à un abonnement Disney+ avec sa box via son opérateur (SFR, Orange, Bouygues, Free, ...) devra opter pour une offre couplée à Canal+. A noter que cet accord d'exclusivité entre Disney et Canal+ ne concerne que le circuit de distribution des opérateurs. Pour le client qui souhaite simplement s'abonner au service de streaming de Mickey, il sera toujours possible de passer via le site officiel de la plateforme et/ou en téléchargeant l'application Android et iOS.

Pour l'heure, aucun prix d'abonnement n'a été annoncé, mais aux Etats-Unis, le service est proposé à 6,99 dollars mensuels pour accéder à des milliers de films.

Du côté de chez Canal, on annonce que l'ensemble des productions Disney, ainsi que les films Pixar, Marvel ainsi que ceux de la 20th Century Fox depuis son rachat et les prochains Star Wars seront encore diffusés en première exclusivité dans l'Hexagone. Mais attention, exception culturelle française oblige, même avec ce partenariat, les films fraîchement sortis en salles ne seront pas proposés plus tôt dans l'offre française Disney+. En effet, il faudra toujours attendre les fameux 36 mois.

Pour Disney, ce partenariat est l'occasion de toucher le plus de monde possible et on nous promet "un lancement énorme pour la France". Pour rappel, l'objectif de la firme américaine est d'atteindre entre 60 et 90 millions d'abonnés à travers la planète. Lors de son lancement, Disney+ a enregistré 10 millions de clients en l'espace de 24 heures.


Les Echos a écrit:Dans un entretien aux « Echos », Kevin Mayer et Maxime Saada, respectivement directeur de la division « Direct-to-consumer & International » de Disney et président du directoire de Canal+, annoncent un renforcement de leur partenariat. Canal+ sera le premier à proposer dans ses offres Disney+, le très médiatique service de SVoD qui sera lancé en France le 31 mars 2020.

Déjà partenaires historiques depuis vingt ans, Disney France et Canal+ renforcent leur idylle dans le cadre du lancement de Disney+. Canal+ sera le premier à proposer dans ses offres le très médiatique service de SVoD au catalogue de choix avec « The Mandalorian », « La belle et le Clochard » ou encore « Le Monde selon Jeff Goldblum ».

Lancé aux Etats-Unis début novembre, où il totalise déjà plus de 10 millions d'inscrits , Disney+ doit voir le jour en France le 31 mars prochain. Pour pouvoir l'avoir aussi, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Iliad devront passer par Canal+, qui détient le mandat de distribution exclusif.

Dans un entretien aux « Echos », Kevin Mayer, directeur de la division « Direct-to-consumer & International » de Disney et Maxime Saada, président du directoire de Canal+, expliquent le sens de cette coopération renforcée entre les deux groupes.

En quoi cet accord est-il important pour Disney et Canal+ en France ?

Kevin Mayer. Ce qui est le plus important pour nous c'est de répondre à la demande de futurs consommateurs en leur offrant, localement et de la manière qui corresponde le mieux à leurs habitudes, les contenus qu'ils ont envie de voir. L'accord avec Canal+ est le seul du genre conclu dans le monde à date, à l'exception de celui avec Verizon, un opérateur télécoms américain de très grande qualité. Avec Canal+, dont la marque cadre complètement avec celle de Disney, ce que nous voulions, c'est un partenaire de distribution puissant capable de promouvoir nos services dans un environnement de marque de haute qualité.Maxime est le premier avec lequel j'ai échangé sur cette nature de partenariat dès le mois de juin. Partout où nous pourrons faire ce type d'accord, nous le ferons. Dans certains pays, la demande sera majoritairement tirée par l'OTT, le consommateur téléchargera notre application Disney+. Dans d'autres, nous aurons aussi des partenaires. En France, nous allons proposer les deux modèles, mais c'est sans doute via notre partenariat avec Canal+ que nous toucherons le plus de monde.

Maxime Saada. Ce partenariat exclusif est une nouvelle étape majeure dans la transformation du modèle de Canal+. Tout d'abord, nous serons les premiers à proposer Disney+ dans nos offres tout en étant l'interlocuteur unique des opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free, etc.) qui souhaitent distribuer ce nouveau service de SVoD en France.

Par ailleurs, la chaîne Canal+ continuera de diffuser en première exclusivité en France l'ensemble des films de Disney, Pixar, Marvel, Lucasfilm et 20th Century Fox, dont les prochains Star Wars, Avengers ou Avatar. Enfin, le groupe obtient la distribution exclusive des chaînes Disney en France (Disney Channel, Disney Junior) et continuera à proposer les chaînes National Geographic, Voyage et Fox Play.

Comment voyez-vous les choses en France ? Combien attendez-vous d'abonnés pour Disney+ ?
K. M. Il est difficile, voire impossible de savoir… La clef, c'est la relation que Disney va nouer avec les consommateurs. C'est le plus important pour les atteindre et les convaincre de rester. A l'échelle mondiale, nous nous attendons à avoir entre 60 et 90 millions d'abonnés pour Disney+ d'ici fin septembre 2024. La France doit avoir une part significative dans ce total.

M. S. Disney est le plus beau groupe de divertissement au monde. Aucun autre acteur n'est capable de produire ce que Disney fait en matière de cinéma. Disney, c'est aussi un cas d'école en matière d'acquisitions stratégiques et de développement d'actifs : de Pixar à Marvel et de Lucasfilm jusqu'à Fox. C'est un honneur pour Canal+ d'être le partenaire d'un tel groupe.

Canal+ entretient une relation de plus de vingt ans avec Disney, largement plébiscitée par nos abonnés. Et comme Kevin l'a souligné, l'alignement des deux marques Disney et Canal+ est très fort. Le lancement de Disney+ sera l'événement culturel de l'année 2020. Et je suis convaincu qu'ils vont surpasser tous les objectifs qu'ils se sont fixés.

Aux Etats-Unis, Verizon propose gratuitement Disney+ à ses abonnés pendant un an. Est-ce efficace ?
K. M. Verizon achète des abonnements en gros à Disney pour pouvoir offrir ce privilège à ses abonnés à leur réseau en fibre optique et à certains de leurs abonnés mobiles. Cela leur permet de gagner très rapidement des parts de marché dans un secteur des télécoms très compétitif. C'est un accord exclusif : Verizon est le seul à pouvoir faire une telle offre aux Etats-Unis.

En France, ne risquez-vous pas de faire exploser le prix des abonnements en incluant Disney+ dans vos bouquets ?
M. S. Nous ne pouvons pas encore dévoiler le prix et nos offres, mais la valeur apportée par Disney+ est incontestable. Aux Etats-Unis, le service est proposé pour 6,99 dollars par mois et vous accédez à des milliers de films et de nouvelles séries. Il y aura de nouveaux services et une intégration très forte avec notre plate-forme myCanal. L'attente est déjà considérable.

Qu'est-ce que ce deal va changer pour Canal+ ?
M. S. Nous sommes à un véritable tournant de l'histoire de Canal+. En quelques mois, nous avons sécurisé pour nos abonnés l'accès à Netflix, à la Ligue des champions et à l'Europa League dès 2021, à la Ligue 1 jusqu'en 2024 et désormais à Disney+, aux chaînes Disney en exclusivité, aux films Disney et Fox seulement huit mois après leur sortie en salles.

K. M. Nous nous attendons à un départ en fanfare. Le lancement le 12 novembre aux Etats-Unis, je ne pourrai jamais l'oublier. Nous avons dépassé les 10 millions d'inscriptions à Disney+ dès le lendemain du lancement. Sachant que les abonnés ont droit à une semaine gratuite. Début février, nous dévoilerons de nouveaux chiffres sur nos abonnés payants.

Il y a eu des bugs au lancement aux Etats-Unis…
K. M. C'est vrai, nous nous sommes fait des frayeurs ! Nous ne nous attendions pas à autant d'affluence. Nous avons eu un problème architectural avec l'application alors que nous avions utilisé auparavant ce même genre d'architecture pour d'autres services. Le service fonctionnait pour les inscrits mais n'arrivait pas à traiter les nouvelles demandes d'inscription. Cela nous a pris trois ou quatre heures pour corriger cela et nous avons été en mesure de traiter un nombre énorme d'inscriptions au cours des jours qui ont suivi.

La bataille du streaming bat son plein entre Netflix, Amazon, Apple, Disney… Va-t-elle faire des morts ?
K. M. Peut-être qu' il n'y aura pas assez de place pour tout le monde , mais il peut y avoir de la place pour plusieurs acteurs. Dans les services de streaming musicaux comme Spotify ou Apple Music, l'expérience et la personnalisation sont différentes, mais les catalogues sont les mêmes. Dans le streaming vidéo, chaque service est unique. Si vous voulez du Pixar, du Marvel et du Star Wars, il faut vous abonner à Disney. Si vous voulez « The Crown », il vous faut Netflix… La plupart des gens ne pourront pas s'abonner à tous les services, cela reviendrait trop cher. Les foyers vont donc faire des arbitrages, mais, au final, je ne suis pas inquiet pour Netflix et très confiant pour Disney.

M. S. L'enjeu pour nous était surtout que Canal+ ne soit pas victime de cette bataille. Avec cet accord, nous consolidons à la fois notre métier d'éditeur et de distributeur, ce dernier nous permettant de rassembler sous un même abonnement toute la richesse des contenus de Canal+ ainsi que les meilleurs contenus et services issus de partenaires comme Disney.

La télévision traditionnelle va-t-elle mourir ?
K. M. Non, je ne pense pas. La télévision linéaire ou live est en déclin, certes, mais elle sera encore regardée notamment pour les informations, le sport, ou de grands événements comme les « Oscars », les « Emmy Awards », ou encore les émissions comme « Survivor », « The Bachelor »... Les modes de consommation évoluent. Pour les films et les séries, la demande va de plus en plus être tirée par des services qui permettent de regarder ce que l'on veut, quand on veut.

M. S. Le sport, qui constitue aujourd'hui une part importante de nos programmes, est un rempart. Par ailleurs, Canal+ a entamé une transformation digitale afin d'anticiper ces nouveaux usages. MyCanal représente aujourd'hui 40 % de la consommation globale de Canal+, un chiffre en très forte progression année après année.

Disney+, c'est une transformation de modèle pour le groupe qui lui coûte cher. N'est-ce pas un pari risqué ?
K. M. Le plus grand risque serait de ne prendre aucun risque et de refuser de changer… Car le monde change. Notre groupe, ses modèles d'affaires, doivent évoluer . En particulier, la télévision payante vendue par le câble, dont nous dépendons beaucoup, est en déclin. Je crois que le consommateur qui cherche à avoir des contenus bien précis ira les retrouver où qu'ils soient, quel que soit le support qui les diffuse.

C'est pourquoi, le plus important, c'est d'avoir des programmes puissants dans la bataille qui s'annonce. Nous ne pouvons pas savoir ce que l'avenir nous réserve, les modes de consommation peuvent évoluer mais la clef reste d'avoir de grands contenus qui resteront incontournables. Ensuite, il faut s'adapter pour répondre à la demande. On ne peut pas prédire le futur mais on peut s'y préparer.

Le lancement de Disney+ en France est prévu pour mars 2020 ?
K. M. Nous nous lancerons en France d'ici la fin du mois de mars, il n'y a pas de date précise à ce stade. Mais je vous promets que cela va être énorme d'un point de vue marketing, comme cela l'a été aux Etats-Unis où nous avons communiqué sur tous les supports, les traditionnels, mais aussi les réseaux sociaux, nos parcs d'attractions. Nous utiliserons chaque partie de notre entreprise.


Source : https://hitek.fr/actualite/canal-plus-d ... plus_21333 et https://www.lesechos.fr/tech-medias/med ... er-1156562

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