Altice abandonnerait la convergence, interrogeant sur sa stratégie pour SFR Sport
Les marchés financiers auront-ils la peau du rêve de Patrick Drahi en France ? L’épisode de dégringolade boursière de l’automne dernier a en tout cas fait réagir l’homme d’affaires. Jusqu’au point de se séparer des couteux droits sportifs acquis ces derniers mois ?
Pour relancer son entreprise, Drahi active de nombreux leviers. A l’échelle internationale, la très prospère entité américaine du groupe a très récemment été scindée des activités européennes. L’idée étant de ne pas pénaliser ce territoire où une croissance par acquisitions est toujours envisageable.
En France, l’opérateur mobile SFR vient d’être délesté de ses chaines payantes, regroupées au sein d’une nouvelle structure, Altice Pay TV. Si elles devraient conserver des liens avec les activités gratuites de SFR Média (RMC, BFM, L’Express…) dont un directeur commun en la personne d’Alain Weill, le fort déficit induit par les contenus ne pèsera plus dans les comptes de SFR, ceux-là même qui ont fait paniquer la bourse début Novembre.
Une distribution auprès de la concurrence pour alléger le coût de la Ligue des Champions ?
Reste à savoir si la séparation sera plus marquée dans les prochains mois, comme l’envisage Le Figaro, qui révèle l’information. Le quotidien affirme que la nouvelle entité va devoir diversifier ses sources de revenus en augmentant sa distribution, brisant l’exclusivité actuelle de SFR. Des accords avec les opérateurs concurrents et Canal+ seraient désormais souhaités par Altice, bien qu’aucune discussion concrète n’est évoquée.
Mais abandonner le couteux avantage concurrentiel qu’aurait procurée l’exclusivité de la Ligue des Champions pour SFR serait à coup sur une mauvaise opération. Altice paierait toujours très cher une compétition qui couterait largement moins à ses concurrents, qui diffuseraient les mêmes contenus via la distribution de SFR Sport négociée en position favorable. Par ailleurs, plus le moindre abonnement à l’opérateur au carré rouge motivé uniquement par les contenus ne serait à espérer.
Aussi, alors que l’OTT est évoqué pour augmenter les revenus, les chiffres très décevants de l’offre actuelle OTT SFR Sport sans lien avec des abonnements internet/téléphone, autour de 20 000 abonnés, laissent difficilement entrevoir par ce biais un moyen d’éponger une partie notable des 500 millions de coûts prévus rien qu’en droits sportifs la saison prochaine.
L’abandon pur et simple des droits démenti
La solution ultime pour éviter une catastrophe financière, à défaut de faire de SFR Sport une exclusivité SFR, chose toujours possible malgré la scission des deux activités, serait d’arrêter les frais avant même que le plus gros de l’investissement ne débute. A ce jour, aucune information sérieuse ne va dans le sens de cette possibilité radicale, rumeur née d’un titre ambigu de la part du Figaro et démentie par Alain Weill.
Mais l’analyse de la situation montre que l’on ne peut clairement pas exclure ce scénario, qui serait certainement le moins couteux. Tout dépendra des orientations stratégiques du groupe Altice dont on peine à suivre l’itinéraire. A en croire que les vents des marchés font office de boussole. La très attendue présentation des offres pour la prochaine rentrée est toujours prévue au printemps.
http://www.mediasportif.fr/2018/01/13/a ... sfr-sport/De ce que j'ai compris, SFR Sport va peut-être enfin proposer son offre à d'autres opérateurs. En premier, je pense à Canalsat car ça m'étonnerait que SFR souhaiterait distribuer son offre à Orange, Free et Bouygues.