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Coup de théâtre jeudi soir : TF1 et M6 ont refusé de voter le budget du groupement d'intérêt public "France télé numérique", l'organisme qui administre la couverture numérique de la France et qui est l'interlocteur des collectivités locales. Les autres membres du Groupement d'intérêt public (GIP), à savoir France Télévisions, Canal+ et Arte, ont marqué leur surprise devant les raisons invoquées : le manque d'argent de TF1 et M6... Stupéfaction, vu le montant somme toute modique du budget 2009 : 8,8 millions d'euros à se répartir entre les 5 opérateurs, chacun payant au prorata. "Si Arte peut payer, comment se fait-il que TF1 et M6, autrement plus riches, ne peuvent pas ?", s'étonne-t-on au GIP.
Il n'empêche que ce refus d'entériner le budget prévisionnel, présenté par Philippe Levrier (président du GIP), risque de marquer un coup d'arrêt à la numérisation du pays, ou du moins sérieusement la ralentir. TF1 était représenté par Jean-Michel Counillon, secrétaire général, et M6 par Karine Blouët, secrétaire générale du groupe M6. La réaction concertée de TF1 et M6 fait dire aux autres participants que les deux chaînes, en cherchant à ralentir l'expansion de la TNT, tentent de ralentir la montée en puissance des nouvelles chaînes de la TNT (NRJ 12, Virgin 17, Direct 8, BFM TV, France 4, NT1...) dont les perspectives publicitaires sont meilleures que celles des historiques. Contactée par Le Point , la direction de M6 explique avoir "voté un simple budget de fonctionnement", repoussant "à janvier l'examen d'un budget de déploiement de la TNT."
Le CSA n'est pas partie prenante du GIP mais il y possède un statut d'observateur (en l'occurrence, le conseiller Alain Méar). Ce GIP a été créé par la loi du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur. Il est placé sous l'autorité du Premier ministre François Fillon. Tout cela pour dire que l'affaire est sérieuse et que le refus de TF1 et M6 de jouer le jeu de la TNT intervient à un moment particulièrement critique pour l'audiovisuel français, bientôt profondément transformé par une nouvelle loi.