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Les locataires de l'OPAC exclus de la TNT
LEMONDE.FR | 03.01.06 | 10h03 • Mis à jour le 03.01.06 | 10h04

La télévision numérique terrestre (TNT) pour tous est un objectif examiné par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Dans un rapport rendu au premier ministre au début du mois de novembre, des experts du CSA et la direction du développement des médias exposent les conditions, moyens et mesures nécessaires afin que 85 % de la population puisse, d'ici à mars 2007, avoir accès à cette nouvelle offre de programmes. A plus long terme, ce même groupe de travail étudie la possibilité de couvrir l'ensemble du territoire pour permettre à 100 % des Français de recevoir les chaînes gratuites de la TNT.

Il reste toutefois une partie importante de la population qui n'est pas près de bénéficier de ces nouveaux programmes. Elle n'habite pas dans un recoin inaccessible de l'Hexagone ou dans une île éloignée du continent. Elle est parisienne, ce sont les locataires des 90 000 logements de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC).

En 1996, puis en 2000, l'OPAC avait négocié un accord avec l'opérateur Noos qui prévoyait le raccordement des logements afin de garantir aux locataires la possibilité d'accès à l'ensemble des chaînes distribuées par le câble. Selon l'OPAC, "cette convention prévoyait également l'arrivée de la TNT et de son accès, sous réserve de la faisabilité technique et économique". "Les conséquences financières sur le coût du 'service antenne' devaient se situer à un niveau raisonnable", précise l'Office. Et c'est là que le bât blesse.
"PROPOSITIONS INACCEPTABLES"

Dans un communiqué daté du 6 avril 2005, l'OPAC dénonce les "propositions inacceptables" de l'opérateur, qui se traduiraient par "une augmentation de 250 % du tarif actuel pour l'adaptation du service antenne". Pour la location d'un décodeur, outil indispensable à la réception de la TNT, Noos proposait de multiplier par six le tarif en vigueur. L'OPAC a rejeté l'offre du câblo-opérateur.

Neuf mois plus tard, alors que la France compte plus de 1,3 million de foyers raccordés, les locataires de l'OPAC parisien sont toujours exclus de la TNT et un accord tarde à se dessiner. "C'est en négociation", assure-t-on du côté de l'opérateur, sans toutefois donner de précision concernant les rendez-vous à venir avec les représentants de l'OPAC. "Nous restons sur nos positions. Nous n'acceptons pas l'offre de Noos", affirme pour sa part un porte-parole de l'OPAC, sans pouvoir livrer davantage d'informations sur un hypothétique calendrier de négociations.

"Les programmes diffusés gratuitement sur le réseau hertzien doivent être accessibles à tous comme un service universel", déclarait encore Dominique Baudis, le président du CSA, en décembre. Un vœu pieux pour des dizaines de milliers de Parisiens.
Eric Nunès