Le Dauphiné Libéré, 20 novembre
TNT : le ras-le-bol des habitants de l’Oisans
« Un coup ça marche et deux minutes après, ça ne marche plus, explique Jean-Louis Grand, habitant du hameau de La Paute, au Bourg-d’Oisans. Depuis le 21 septembre, un jour j’ai certaines chaînes, le lendemain, d’autres. Et je ne parle pas des couleurs qui se brouillent, du noir et blanc ou encore du son hachuré ou même totalement coupé. »
Ils sont beaucoup comme lui, dans l’Oisans, à connaître des problèmes de réception de la télévision numérique. « On commence à en avoir ras-le-bol de payer pour une qualité de service pareille, poursuit M. Grand. Si une action se met en place pour l’arrêt du paiement de la redevance télé, je rejoindrai le camp des mécontents sans sourciller. »
L’idée de voir ce genre de boycott débarquer en Isère n’est pas si saugrenue si l’on en croit Christian Pichoud, président de la communauté de communes de l’Oisans (CCO) : « On pourrait en arriver là. Les gens ont été compréhensifs jusque-là. Mais après des mois d’une campagne mensongère disant que tout serait prêt le 21 septembre, les usagers ne comprennent plus. »
« Personne ne sait nous dire quand la situation sera réglée »
La CCO avait pourtant prévu le coup. Alors que le CSA n’avait prévu d’équiper que les cinq émetteurs principaux d’Allemont-Le Clos, Livet-et-Gavet, Alpe de Vénosc, Alpe d’Huez 2 et Bourg-d’Oisans 2, elle avait réalisé un investissement de 870 000 € pour équiper les 19 autres sur le territoire. « Simplement, ces relais-ci dépendent de ceux du CSA qui ne sont pour l’instant pas tous opérationnels. Et personne ne sait nous dire quand la situation sera réglée, regrette le président de la CCO. J’ai eu la secrétaire générale de France Télé Numérique la semaine dernière au téléphone, elle ne savait même pas que nous rencontrions des problèmes dans l’Oisans… »
Christian Pichoud essaye de mobiliser tous les services de l’État concernés. Comme le fait la députée Marie-Noëlle Battistel auprès du gouvernement.
À St-Marcellin, le numérique démarre lentement
Certains villages du Grésivaudan ont rencontré des problèmes lors du passage au tout numérique
Il semblerait que certains foyers du Sud-Grésivaudan doivent leur passage au numérique, le 15 juin, à la pugnacité de quelques fortes têtes. « Il n’y a pas eu de lien officiel entre “Tous au numérique” et les collectivités locales, mise à part une journée de sensibilisation avec une personne mandatée pour informer les élus », se souvient Nabil Salah, responsable de la cyberbase de la communauté de communes du Pays de Saint-Marcellin (CCPSM).
La CCPSM a également informé ses administrés, via son site Internet, sur lequel les habitants étaient invités à se manifester. « Une cinquantaine de personnes, surtout des habitants de Saint-Marcellin, ont laissé des messages. En fait, ce sont ceux qui dépendent de l’émetteur de Saint-Jean-en-Royans qui ont eu des difficultés », poursuit-il.
L’émetteur dit de Saint-Jean-en-Royans, situé sur la route du col de la Machine, couvre le territoire de Saint-Marcellin, jusqu’à Beaulieu, “frontière” à partir de laquelle l’émetteur de Montaud (dit de Voiron) prend le relais.
« J’avais déjà émis des doutes sur cet émetteur avant sa mise en marche », rappelle le responsable des établissements Pourre et Fils, antennistes à Saint-Jean-en-Royans. Les foyers du Sud-Grésivaudan ont eu beau s’équiper en juin : « On peut dire que cela a commencé à fonctionner normalement en juillet ».
Les antennistes du secteur ont interpellé le CSA et le maire de Saint-Marcellin a continué via un courrier, cet été, au CSA et à l’Agence nationale des fréquences. La situation s’est apaisée, depuis, mais il reste une partie importante qui fonctionne mal.