Le producteur de musique américain Phil Spector est mort en prison à l’âge de 81 ansCélèbre pour ses compositions des années 1960, il avait été condamné en 2009 à dix-neuf ans de prison pour le meurtre de l’actrice Lana Clarkson, le 3 février 2003.
Le producteur américain de légende, Phil Spector, est mort samedi de « mort naturelle » à l’âge de 81 ans, a déclaré, dimanche 17 janvier, le département pénitentiaire de Californie dans un communiqué.
Célèbre pour ses compositions des années 1960 (Be My Baby, You’ve Lost That Lovin’Feelin’, Da Doo Ron Ron), qui ont servi de modèles aux premières chansons des Beach Boys, le producteur américain a, ensuite, collaboré avec les Beatles (le disque Let It Be et les premiers albums en solo de John Lennon et George Harrison), ainsi qu’avec Leonard Cohen et les Ramones pendant la décennie suivante. Il a, en particulier, mis au point la fameuse technique dite du « mur de son », qui consistait à superposer plusieurs sons pour densifier la production, notamment de nombreux instruments, en tirant partie des nouvelles technologies qui faisaient peu à peu leur entrée dans les studios d’enregistrement.
https://youtu.be/jrVbawRPO7ICondamné pour meurtreSa légende aura cependant été largement ternie par une condamnation à dix-neuf ans de prison pour le meurtre de la comédienne Lana Clarkson, tuée par balle, en 2003. Incarcéré depuis 2009. L’actrice, star de « Barbarian Queen » et d’autres films de série B, avait été retrouvée morte par balle dans le manoir de Phil Spector, à Los Angeles. Ce dernier avait alors affirmé que la quadragénaire s’était elle-même tiré une balle dans la bouche ; une version taillée en pièces par l’accusation.
A l’issue d’un premier procès en 2007, Phil Spector n’avait pas été condamné. Il vivait en liberté grâce au versement d’une caution d’un million de dollars. « C’est un grand jour pour le système judiciaire », s’est félicité le procureur à l’annonce du verdict, qui « envoie un message » aux auteurs de crimes et de violence, « quelle que soit leur célébrité, quelle que soit leur richesse ».
Des décennies auparavant, il était célébré comme un « génie du son » par la profession. « Premier empereur de l’adolescence », selon l’écrivain américain Tom Wolfe en 1965, « Richard Wagner de la pop », comme l’écrit le journaliste Nick Kent, il était également qualifié de « plus grand producteur de disques de tous les temps » par John Lennon.
A l’automne 1958, Phil Spector connaît son premier numéro 1 avec les Teddy Bears : To Know Him Is to Love Him. En avril 1966, River Deep – Mountain High, pour Ike and Tina Turner, aujourd’hui chanson monument, est un échec. Entre ces deux chansons, le « génie » Spector, producteur, arrangeur, auteur-compositeur aura inscrit nombre de classiques dans l’histoire de la musique populaire : Spanish Harlem, par Ben E. King, Uptown, Da Doo Ron Ron, Then He Kissed Me, par les Crystals, Be My Baby, par les Ronettes, les deux groupes vocaux féminins qu’il a façonnés, You’ve Lost that Lovin’Feelin’, Unchained Melody, par les Righteous Brothers…
Après avoir produit Let It Be, à partir des dernières séances d’enregistrement des Beatles, puis plusieurs albums d’anciens membres du groupe en solo, Phil Spector a vu son étoile pâlir à mesure qu’avançaient les années 1970.
https://youtu.be/7-SSa-D1i-MSource :
LeMonde