TVSF: les patrons de chaîne veulent moins de réglementation
AFP
[ jeudi 24 novembre 2005 - 20h48 ]
PARIS (AFP) - Les patrons des chaînes privées françaises ont souhaité jeudi un allégement de la réglementation française en matière audiovisuelle, au moment où le projet de révision de la directive européenne Télévision sans frontière (TVSF) est sur le point d'être adopté par la commission de Bruxelles.
Réunis à Paris pour un colloque organisé par NPA Conseil, Patrick Le Lay, PDG de TF1, Bertrand Méheut, président du directoire de Canal+ et Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, ont souhaité plus de liberté, notamment en matière de publicité, au moment où se multiplient les offres de programmes, en continu (linéaires) ou en discontinu (non-linéaires).
Patrick Le Lay s'est d'ailleurs refusé à prendre en compte le projet de révision de la directive européenne, qui, selon lui, n'a "jamais été appliquée" en France et ne le sera pas davantage à l'avenir. Mais il a dénoncé la réglementation française qui empêche le développement des chaînes privées.
Il s'est indigné de la "distorsion de concurrence", selon lui "totale", entre chaînes françaises et chaînes étrangères diffusées sur le territoire national. Il a même parlé d'une véritable "préférence étrangère" face à une réglementation nationale "qui va mettre en l'air l'industrie audiovisuelle" française.
Nicolas de Tavernost a pour sa part ironisé sur les dispositions françaises en matière de publicité, qui, dit-il, stupéfient et amusent ses homologues européens.
L'un des axes majeurs du projet de révision de la directive européenne est la possibilité de multiplier les coupures publicitaires.
Philippe Cayla, président d'Euronews, chaîne d'information française diffusée dans plusieurs pays d'Europe, a regretté que les lois françaises le privent de recettes publicitaires dans les pays où ces lois ne s'appliquent pas, comme l'interdiction de la publicité pour l'alcool, spécifique à la France.
Représentant France Télévisions, Thierry Bert, directeur général chargé de la gestion, s'est montré plus circonspect, l'audiovisuel public dépendant surtout de la redevance. Selon lui, une libéralisation de la publicité est sans effet dans un marché en stagnation. Une augmentation des recettes publicitaires bénéficierait d'ailleurs aux chaînes les plus regardées, comme TF1.
Les différents éditeurs et distributeurs de contenu ont en revanche estimé avec un bel ensemble que les règles imposées aux groupes audiovisuels doivent s'imposer aux "nouveaux entrants", les opérateurs télécoms, qui proposent désormais des chaînes ou des vidéos à la demande reçues sur l'écran du téléphone mobile.
Le projet de révision de la directive TVSF, rebaptisée "Directive relative aux services de contenu audiovisuel", se propose précisément d'embrasser l'ensemble des nouveaux services audiovisuels numériques.
Responsable de la division Contenus à France Télécoms, Patricia Langrand a subi une attaque en règle de Patrick Le Lay, pour qui l'offre de télévision sur portable par les opérateurs n'est rien d'autre qu'"une forme de détournement d'argent" d'un marché pertinent vers un marché non pertinent.
Présidente de l'USPA, syndicat de producteurs de programmes audiovisuels, Simone Harari a souligné que les catalogues de vidéos à la demande doivent respecter les quotas d'oeuvres européennes non-nationales imposées par la directive européenne pour les programmes linéaires, même si le consommateur reste libre de son choix.
Je trouve que la réaction de Le LAy, ca fait un peu "Touche pas au grisbi ! sal*** !"
Retraité de la modération.
Champion de France de passage d'aspirateur sur clavier d'ordinateur