TF1: "Arrêtez de nous stigmatiser"

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TF1: "Arrêtez de nous stigmatiser"

Messagepar almanat » 24 Juin 2009 07:15

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AFP PHOTO PATRICK KOVARIK

Le PDG de TF1 Nonce Paolini le 30 octobre dernier à Paris.



Recul de l'audience, chute de la publicité, malaise de la rédaction : le PDG de TF1 Nonce Paolini s'exprime sur la crise qui secoue la chaîne. Il revient sur une semaine agitée qui a vu, l'arrivée d'un nouveau numéro deux et le départ du patron de l'information.

Diriez-vous que TF 1 connaît cette année la pire crise de son histoire?

Je crois que l'année 2009 restera pour l'ensemble des médias, y compris la presse écrite, une année très difficile. Et TF1 n'y échappe pas, à l'image de toutes les grandes chaînes en Europe.

Mais TF 1, au regard des ­chiffres, semble avoir bien plus souffert que ses concurrentes...


Parce que les annonceurs dont les budgets sont réduits sont allés d'abord vers des offres que je qualifierais de low cost : sous l'effet de la crise, le marché a muté. D'où évidemment le succès de la TNT, d'où également le recul sensible des chaînes historiques. La fameuse prime au leader, dont TF1 aurait bénéficié selon certains, n'existe plus en cette période de récession. La difficulté, aujourd'hui, c'est de parvenir à faire des prévisions : ­radio, presse, télévision, chacun est dans l'attente de nouveaux budgets de pub au jour le jour.

Vous invoquez la conjoncture mais, à périmètre égal, M 6 a mieux résisté. Pourquoi ?


Je n'ai pas à juger le choix des annonceurs. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'il y a toujours eu un très gros effet de loupe sur les performances de TF1. Cette chaîne est atypique en Europe et elle n'a jamais été épargnée, en raison de ses succès, de son poids économique ou de son influence supposée. Mais il faut remettre les choses en perspective : en 2005, TF1 affichait dans un paysage à quatre chaînes concurrentes une audience de 31,6 % et
M 6 12,5 %. Depuis, et on l'oublie, 82 % des foyers de ce pays ont désormais accès, avec la TNT, à 18 chaînes ! Résultat, on se retrouve avec une audience moyenne de 26,3 % et pour M6 de 10,9 % depuis le début de l'année. C'était inévitable. Il y a des moments dans la vie des entreprises où l'environnement change et il faut s'y adapter. Mais je pense qu'il y a aussi à l'encontre de TF1 une forme de pensée unique que je résumerais par la formule : "Small is beautiful".

Le marché publicitaire ne vous fait-il pas un peu payer votre arrogance passée?

La réussite de TF1 intrigue et agace souvent. Surtout quand elle est insolente. Mais cette sévérité n'est pas fondée. Je rappelle que, même avec la baisse de son audience, TF1 reste n° 1. On n'a de cesse de stigmatiser cette entreprise au motif que son âge d'or et ses 40 % de part de marché des années 1990 sont derrière elle. C'est oublier sa place dans le paysage audiovisuel et dans le coeur du public.

Vous avez révisé vos résultats semestriels à la baisse. La fin de l'année sera-t-elle meilleure?


Nous avons fait une hypothèse de travail, que nous avons présentée au marché, d'un recul de 13 % : je pense que l'on restera sur cette tendance, mais je suis incapable de vous dire comment nous finirons l'année. Et je ne suis pas le seul !
Tout le monde s'est trompé : TF1 devait être la grande gagnante de la suppression de la publicité sur France Télévisions. Et ce sont finalement M6 et les chaînes de la TNT qui ont fait la bonne affaire.

Pourquoi?

Nous avons toujours dit qu'il n'y aurait pas d'effet d'aubaine et que le cadeau avait été fait au service public. Aujourd'hui, le président de France Télévisions est le seul à connaître son budget pour les trois années à venir. Un budget en croissance, puisque la redevance va augmenter, avec des recettes publicitaires en journée qui progressent. Par ailleurs, il va recevoir une dotation de 450 millions d'euros que nous allons en partie financer ! Et si M6 souffre un peu moins, elle n'a pas plus que nous enregistré le report de recettes publicitaires que d'aucuns évoquaient. Je le répète : on est loin du pactole annoncé. Je l'avais dit, on ne m'a pas écouté et nous sommes sanctionnés de fait par une taxe supplémentaire qui désormais nous pénalise lourdement.

Pouvez-vous détailler le plan d'économies que vous avez engagé?

C'est d'abord un travail de fourmi pour limiter les frais de fonctionnement de l'entreprise. C'est, ensuite, la renégociation des droits de diffusion, sportifs par exemple. Ainsi, nous payons, à présent, les droits de la Champions League à un tarif supportable. C'est, enfin, la gestion de la grille des programmes : mieux utiliser les stocks, être capable d'optimiser les rediffusions et être plus économe dans la fabrication de nos émissions. Pour la première fois de son histoire, le coût de la grille de TF1 a baissé, l'an dernier, de 4 millions d'euros. Il faut désormais allier créativité et rigueur.

Un plan social est-il à l'étude?

Non. Il n'en est pas question.

Vous avez annoncé le rachat de deux chaînes de la TNT, TMC et NT1. Pourquoi cette opération ?

Mon prédécesseur, Patrick Le Lay, avait acheté 40 % de TMC et pris une participation minoritaire (33 %) dans le groupe AB, actionnaire lui aussi à 40 % de TMC et de 100 % de NT1. Le succès de la TNT, la réussite de TMC et les promesses de NT1, nous ont fait penser qu'il y avait là quelque chose à faire. Nous conserverons par ailleurs 33 % du périmètre restant du groupe AB, à savoir son catalogue de programmes, ses chaînes payantes et son bouquet satellitaire.

Le coût de cette opération...

De l'ordre de 190 millions d'euros.

En cash ou en actions TF1?

En cash.

C'est cher ?

Non, c'est un investissement à notre portée, dans la mesure où TF 1 peut notamment récupérer, à l'horizon de février 2010, 746 millions d'euros, le fruit des parts que nous détenons dans Canal+ depuis la fusion de TPS avec Canalsat.

D'aucuns diront, à propos des retards pris sur la TNT, que vous corrigez là les ­erreurs de votre prédécesseur...


Le point de vue de Patrick Le Lay reposait sur une analyse économique qui se vérifie aujourd'hui. Il expliquait à l'époque que lancer 18 chaînes gratuites sur un marché publicitaire à faible croissance comportait de grands risques. Et il a vu juste. Quant à sa responsabilité d'y aller ou pas, c'est affaire de choix. Aujourd'hui, TF 1 a besoin de chevau-légers pour avancer, comme TMC et NT 1.

Y aura-t-il des morts sur la TNT?


C'est le risque. La télévision est une économie coûteuse avec des challenges difficiles à relever pour des groupes inexpérimentés. Il peut y avoir de la casse.

Faut-il profondément modifier le visage de cette chaîne pour relever son audience?

Je ne crois pas du tout que TF1 doive changer de visage : elle doit rester la chaîne du lien social et de l'événement. Une télévision généraliste, grand public, captivante, divertissante, ouverte à tous et à tous les genres et qui doit retrouver un peu d'impertinence : je trouve que nous avons été un peu sages ces dernières années. Car les goûts ont évolué et le public a changé. Tout cela nous oblige à être plus véloce et plus inventif. Mais arrêtez de nous stigmatiser ! Quand vous êtes à plus de 12 millions de téléspectateurs avec Les Enfoirés, à 10 millions avec Dr House, ou à plus de 8 millions avec Joséphine ange gardien, vous êtes encore un média de rassemblement unique.

Grignoté par celui de David Pujadas, le journal de ­Laurence Ferrari connaît des hauts et des bas : un diagnostic?


Tout va bien. D'un jour à l'autre, il y a des fluctuations d'audience : Laurence Ferrari, qui a magnifiquement rempli sa mission, navigue ces temps-ci autour de 30 % de part de marché. Vous trouvez qu'il y a le feu ? Moi non. Une fois de plus, n'oublions pas que l'univers de la concurrence a radicalement changé avec 18 programmes en compétition à 20 heures. Lorsqu'un événement exceptionnel se produit, plus de 8 millions de téléspectateurs sont devant TF 1 et, en moyenne, le journal rassemble tout de même 7,5 millions de téléspectateurs depuis le début de la saison. Qui dit mieux ? Ce qui est important, c'est de rester une référence en matière d'information, et c'est le cas.

Son directeur, Jean-Claude Dassier, s'apprête donc à quitter TF1 sur fond de malaise de la rédaction. Qu'allez-vous décider?

Il n'y a pas de malaise ! Mais le rapprochement, indispensable, entre LCI et la rédaction de TF1 entraîne des modifications d'organisation et de travail qui remettent en question les habitudes. Comme partout, cela suscite des interrogations et des réactions. Ce chantier majeur avance bien. Quant à Jean-Claude Dassier, il a choisi l'OM. Je lui souhaite le meilleur.

L'ancien patron de RTL, Axel Duroux, arrive à vos côtés. Quel va être la répartition des rôles entre vous?

Il jouera le rôle d'un vrai n°2. Je connaissais ses qualités managériales et d'homme d'antenne. Et nous nous sommes retrouvés en harmonie sur de très nombreux points lors de nos rencontres. Les chantiers sont nombreux. Nous nous partagerons la tâche, sans qu'il y ait de domaines réservés. Et, au moment des arbitrages, je prendrai mes responsabilités.

Le PDG de M 6, Nicolas de Tavernost, considère que le débauchage d'Axel Duroux, qui était membre du conseil de surveillance de M 6, est de l'ordre du conflit d'intérêt. La justice va être saisie. Un commentaire?

Je rappelle qu'un conseil de surveillance n'est en aucun cas un organe opérationnel et, dans nos discussions avec Axel Duroux, d'ailleurs très récentes, il n'a jamais été question de M 6. Personne ne croira que l'on prépare la grille et les programmes de M 6 au sein de ce type de conseil. J'ai choisi Axel Duroux pour sa valeur et son potentiel et rien d'autre. A voir les réactions, j'ai fait le bon choix!

Source lexpress.fr
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