Les auditions des chaines candidates au passage sur la TNT gratuite seront retransmises en direct sur le site du CSA mais les auditions des tiers ne seront pas diffusées.
La transparence a ses limites...
norbert a écrit:D'autant que l'avenir de ces deux chaînes est bien incertain : TF6 n'est qu'une n-ième généraliste inutile (pas une grosse perte donc)
toTOW a écrit:norbert a écrit:D'autant que l'avenir de ces deux chaînes est bien incertain : TF6 n'est qu'une n-ième généraliste inutile (pas une grosse perte donc)
TF6 ne va pas bientôt s'arrêter ? Il me semble avoir vu ça quelque part ...
Le grand oral de Paris Première pour passer en gratuit
Les dirigeants de la chaîne ont défendu cet après-midi devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel leur demande de passage de la TNT payante vers la TNT gratuite.
C’était aujourd’hui le jour J pour Paris Première. La chaîne du groupe M6 a été auditionnée ce lundi après-midi pendant deux heures et demi par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) sur sa demande de passage de la TNT payante à la TNT gratuite. «?On prend une décision entreprenariale. C’est un pari sur l’avenir, un investissement conséquent, on ne demande pas une rente mais le droit d’entreprendre?», a indiqué Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6. Le groupe prévoit un financement de 30 millions d’euros pour accompagner le passage de sa chaîne en clair.
Toute la difficulté pour Paris Première est de convaincre l’autorité de régulation de l’audiovisuel d’accepter qu’une nouvelle chaîne gratuite vienne s’ajouter aux 25 déjà existantes. Sachant que dans le même temps, LCI et Planète font la même demande . Deux obstacles peuvent potentiellement se dresser face à Paris Première. D’abord, c'est une mini-généraliste et il y en a beaucoup sur la TNT gratuite. Ensuite, le gâteau publicitaire, qui finance à 100 % les chaînes gratuites, n’est pas extensible. Le risque donc, en rajoutant des chaînes, c’est de déstabiliser les existantes.
Une chaîne atypique
Pour y répondre, les dirigeants de la chaîne ont insisté sur le caractère atypique de Paris Première. Jérôme Bureau, son patron, a évoqué «?la singularité de l’offre éditoriale?», qui propose une «?offre radicalement différente?» des autres, avec du spectacle vivant, des films classiques, des documentaires variés et des magazines («?Ca balance à Paris?»). «?Sur 141 films en 2013, 54 sont classés art et essai, seule Arte nous bat?», a-t-il dit. Mieux, il a promis, en cas de passage en clair, de doubler les investissements dans la production patrimoniale (fiction, documentaire), et de passer de 150 heures à 300 heures de spectacles vivants par an. A terme, en clair, la chaîne vise 1,4 % d’audience -soit un point de plus qu’aujourd’hui.
Sur le plan publicitaire, avec un passage en gratuit, Paris Première table sur 40 millions de recettes supplémentaires par rapport à aujourd’hui -soit une cinquantaine de millions en 2019. La moitié de ce gain proviendrait des annonceurs haut de gamme du marché (voitures de luxe, services financiers, parfums...) qui représentent aujourd’hui 50 % des revenus publicitaires de Paris Première. Ainsi, les dirigeants de Paris Première estiment qu’ils ne piocheront pas ou peu dans les recettes des autres chaînes de la TNT. Ils chiffrent l’impact sur celles-ci à «?2 millions d’euros au global, soit moins de 300.000 euros par chaîne?».
Rentabilité en 2018
Nicolas de Tavernost, qui s’est montré à plusieurs reprises agacé par les questions des conseillers du CSA, a rappelé que la viabilité de la chaîne n’était possible qu’en gratuit. Elle a perdu 21% de ses recettes publicitaires en 2013 et les distributeurs (Bouygues, Free, CanalSat...) veulent baisser les redevances qu’ils lui versent chaque année pour la reprendre. Les dirigeants de Paris Première ont assuré que dès 2015 la chaîne serait confrontée à un «?déficit structurel conséquent et durable?». Alors qu’en gratuit, elle atteindrait la rentabilité à partir de 2018.
La conseillère Françoise Laborde a ironiquement fait remarquer à Nicolas de Tavernost qu'en 2011, quand il avait déjà demandé le passage en gratuit de Paris Première -refusé alors par le CSA-, il avait dit que les comptes plongeraient dans le rouge dès 2012. Or aujourd’hui, la chaîne gagne encore de l’argent...?«?En 2014, les comptes seront à peine équilibrés?», a éludé le patron de M6. Ce dernier s’est aussi fait tancer par le conseiller Nicolas About pour avoir répété pendant des annes qu’il y avait «?trop de chaînes gratuites sur la TNT?»... Nicolas de Tavernost est resté ferme : si la chaîne ne passe pas en clair,elle a «?toutes les chances de disparaître?», a-t-il dit, brandissant, pour la première fois, la menace d’une fermeture. Le CSA rendra son verdict cet été.
Demandes de passage en TNT gratuite : le CSA rend ses décisions
Communiqué du mardi 29 juillet 2014
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a été saisi de trois demandes de chaînes de la TNT payante tendant à modifier leurs modalités de financement, sur le fondement de l’article 42-3 de la loi du 30 septembre 1986. Cet article, tel que modifié par la loi du 15 novembre 2013, permet au CSA d’autoriser le passage d’un régime payant à la gratuité ou l’inverse.
Il s’agit de :
LCI (groupe TF1) ;
Paris Première (groupe M6) ;
Planète+ (groupe Canal plus).
Réuni le mardi 29 juillet 2014, le Conseil a examiné chacune de ces trois demandes et a décidé par trois votes à la majorité de ne pas leur réserver une suite favorable.
I - La loi permettant le passage en gratuit d’une chaîne subordonne l’agrément du Conseil à plusieurs conditions : le respect de l’impératif fondamental du pluralisme, la prise en compte des équilibres du marché publicitaire et la promotion de la qualité et de la diversité des programmes. A ce titre, le Conseil doit s’assurer d’une diversité suffisante des opérateurs.
Le Conseil a ainsi apprécié les conséquences des demandes, examinées en tant que telles et dans leur ensemble, au regard de leurs effets concurrentiels et éditoriaux. Il s’est également attaché à évaluer leurs répercussions économiques sur l’ensemble des acteurs audiovisuels, notamment au regard des capacités de partage des ressources publicitaires.
Le Conseil s’est notamment fondé sur les éléments économiques d’appréciation suivants :
la conjoncture du marché publicitaire ;
la situation financière des chaînes existantes de la TNT gratuite ;
l’offre et la demande de consommation de la télévision.
1. La conjoncture du marché publicitaire est caractérisée par une baisse marquée des recettes publicitaires des services de télévision. Le Conseil a relevé qu’aucune reprise significative du marché n’est prévue à brève échéance et que les perspectives à moyen terme demeurent encore incertaines. Il a estimé que l’arrivée d’une ou plusieurs chaînes gratuites supplémentaires ne pourrait pas aujourd’hui être portée par une croissance du marché publicitaire.
2. La situation financière de plusieurs chaînes gratuites est encore fragile, notamment celles qui ne sont pas adossées à un grand groupe. Par ailleurs, les chaînes en haute définition autorisées en 2012 sont en phase de croissance et n’ont pas encore atteint leur maturité et leur équilibre économique.
3. L’offre et la demande de consommation de la télévision. Le CSA considère que l’arrivée d’une ou plusieurs chaînes gratuites supplémentaires, dans un paysage déjà composé de 25 chaînes constituant une large gamme, ne devrait pas se traduire par une augmentation significative de l’usage de la télévision et serait donc de nature à entraîner des phénomènes de transfert d’audience au détriment des chaînes gratuites existantes. Il a relevé, à cet égard, que la durée totale de la consommation de la télévision stagne sans qu’il soit possible de prévoir une inversion de cette tendance à moyen terme.
II - Au-delà de ces considérations générales, le Conseil a analysé, pour chacune des demandes, leurs conséquences prévisibles. Il lui est apparu qu’en dépit de leur intérêt et de leur qualité, toutes étaient de nature à créer des difficultés et des déséquilibres, portant atteinte à la préservation de la diversité éditoriale des chaînes diffusant actuellement sur la TNT gratuite.
S’agissant de la demande de LCI, le Conseil a relevé que l’arrivée d’une troisième chaîne gratuite d’information en continu financée exclusivement par la publicité, pouvait déstabiliser les deux chaînes d’information déjà existantes, dont l’une est arrivée récemment à l’équilibre et la seconde connaît un déficit d’exploitation ;
S’agissant de la demande de Paris Première, le Conseil a estimé que celle-ci serait susceptible d’affecter la viabilité économique et financière de chaînes de la TNT gratuite offrant un format et s’adressant à un auditoire présentant des analogies ;
S’agissant de Planète+, le Conseil a estimé que l’arrivée d’une seconde chaîne documentaire apparaissait prématurée alors même que celle qui a commencé à diffuser ses programmes en 2012 n’a pas encore atteint l’équilibre financier.
Pour l’ensemble de ces motifs, le Conseil estime que les conditions ne sont pas, à la date à laquelle il se prononce, réunies pour autoriser le passage en gratuit des demandeurs. En revanche, une évolution plus favorable des conditions de marché pourrait justifier un réexamen à l’avenir. Le Conseil sera, à cette fin, attentif aux conditions techniques et financières de distribution qui seront proposées aux opérateurs existants.
Ces décisions interviennent à l’issue d’un processus d’instruction approfondie mené par le Conseil, qui a procédé à l’audition publique des demandeurs et entendu tous les tiers qui en ont fait la demande. Le Conseil a également recueilli l’avis de l’Autorité de la concurrence.
Le Conseil a établi, préalablement à ses décisions simultanément publiées, des études d’impact qui seront rendues publiques demain, dès lors que l’exigence de la protection du secret des affaires aura fait l’objet d’une vérification auprès des trois demandeurs.
cyberdom a écrit:Si Paris Première et LCI veulent vraiment être en clair, elle peuvent toujours l'être sur les autres supports comme l'ADSL par exemple. Paris Première est gratuite sur le réseau SFR il me semble.
norbert a écrit:Sauf qu'il faut souscrire à un abonnement au FAI... payant, lui.
Et qu'il n'y a pas la fibre partout ^^