JMJ3 a écrit:Ce constat de la voix de la France qui porte de moins en moins loin, semble épouser la réalité contemporaine
Franck Morin a écrit: Je trouve toujours étrange cet argument donné ici indiquant que lorsqu'un émetteur AM s'arrête, on ne puisse plus recevoir cette radio.
Il faut vivre avec son temps comme dit nono 63. Celui qui veut écouter la voie de la France à l'étranger passe maintenant par internet.
Réponse
Le propos, et surtout l'idée qui sous-tend ce passage que j’ai écrit ne précise nullement que l'extinction d'un émetteur AM entraîne de facto l'impossibilité de recevoir la radio correspondante. Mon point de vue, tel que je l'ai mentionné, se limite à souligner que l’extinction de quelque émetteur en modulation d’amplitude a comme conséquence directe de réduire les possibilités d'entendre ladite radio, et par là, contribue à ce que la voix de la France porte de moins en moins loin.
Développements
Lorsque l'on vit en un lieu où l'ADSL présente un bon débit, de surcroît lorsque le catovicien que je fus - avant de migrer pour son plus grand équilibre en ruralité auvergnate - a pu bénéficier très tôt de la fibre optique dans les Yvelines, il est aisé de trouver une adresse IP pour écouter son programme radiophonique français servi par une qualité que la modulation d'amplitude ne peut égaler (notamment en pareil milieu urbain amplement parasité par les pollutions électromagnétiques diverses).
Écrire que la voix de la France porte de moins en moins loin, ne signifie pas que telle radio naguère diffusée en GO / PO ne soit plus recevable. Il convient simplement de comprendre que les ressortissants d'Etats autres que la France, ou de l'UE, ne seront plus en capacité d'écouter une des voix de la France dès lors qu'il ne peuvent prétendre à une connexion Internet suffisamment qualitative. De l'autre côté de la Méditerranée, où la langue française est parlée et lue par maintes strates non forcément aisées, la radio demeure pour l'instant un média de choix, notamment pour les plus anciens.
Concernant la France, et l’Europe.
Dans quelques années, lorsqu'Internet sera (enfin) parfaitement recevable en 4G dans l’espace national et européen, la question des GO ou PO ne se posera plus : capter la radio sur la bande des 700 MHz, ou par le biais de fréquences plus élevées, sera devenu la norme (sans oublier la RNT). Il sera alors temps d'éteindre les émetteurs en modulation d'amplitude, à l'instar de la bascule des ampoules à filament de tungstène au profit de celles dites à basse consommation.
Le principe de réalité auquel je me réfère pour argumenter, et prévalant en 2020, est que la 4G n'est pas recevable sur près de 95 % du territoire, en particulier sur les axes de circulation et les zones habitées ... Il est d'ailleurs piquant de noter que sans Internet, il n'est pas (plus) possible d'écouter France Inter en FM dans le Queyras, ou simplement à quelques kilomètres de Briançon, et sans que l'on ne soit en pleine nature mais bien dans des communes ou lieu-dits peuplés de citoyens français.
« Il faut vivre avec son temps ». C'est un truisme à l'égard duquel je ne m'inscris point en faux ; d’ailleurs comment pourrait-on faire autrement à moins d’être un réfractaire au progrès... Je souhaite néanmoins ajouter que vivre avec son temps est subordonné à l'accessibilité avérée des outils et des technologies. Pour l’heure, et c'est un fait non contestable, comment intimer aux déshérités ne pouvant prétendre aux technologies Internet du temps actuel d'écouter la radio selon les mêmes conditions que ceux bénéficiant des moyens technologiques disponibles dans les métropoles ?
Je persiste à penser très fortement qu’avec la disparition des émetteurs en modulation d’amplitude, la voix française porte « de moins en moins loin » :
Au sens propre : en termes de distance par rapport aux contrées éloignées (comme le Maghreb)
Au sens figuré : en matière de capacité d’écoute des citoyens français non connectés via Internet ou alors sans moyens financiers suffisants : faut-il rappeler que lors du passage de la TV analogique à la TNT, des aides financières ont été allouées afin d'accompagner financièrement l'acquisition de paraboles (et de décodeurs) pour les citoyens ultra-ruraux ?
Pour le reste, il est loisible à ceux / celles éligibles à la 4G ou à l’ADSL, d’écouter hors de France les différentes voix émises par les programme radiophoniques français (produits au demeurant principalement à Paris). Mais cette pleine éligibilité n'est actuellement pas constatée : il en résulte ainsi une rupture du principe d'égalité entre citoyens. A ce titre, les habitants du Queyras seraient habilités, selon mon interprétation, à demander une aide afin de pouvoir entendre chez eux, ou en voiture, la voix de la France, celle de France Inter en particulier (faute de pouvoir le faire ni en FM, ni bien évidemment en GO).
En conclusion, l'extinction des émetteurs français en modulation d'amplitude fait fi de ce principe d'égalité, donnant cette impression que les plus les anciens, notamment dans les EHPADs des zones rurales, ne peuvent plus écouter certains programmes émis en grandes ondes. Cela leur aurait été certainement agréable de pouvoir entendre leurs radios telles Europe 1, ou RMC, voire France Inter, alors que pendant plus d'un mois, les visites étaient - selon le cadre - déconseillées ou interdites.