La radio numérique terrestre sera lancée en fin décembre en T-DMB malgré le "bal
des faux culs"
Info postée le 12-10-2012
Lors du déjeuner de l'AJM (association des journalistes médias) auquel SatMag a
participé , Michel Boyon, le président du CSA, a déclaré que la Radio Numérique
Terrestre sera lancée "si on peut, fin décembre, sinon début janvier, le Conseil
d'État a clairement fait comprendre au CSA que cela doit se faire avant la fin
de l'année. Si c'est le 10 janvier, je ne pense pas que l'on sera condamné à
mort par le Conseil d'État (...)
Les gens en ont envie, ils sont en train de monter leur société de multiplexe.
Ceux qui ont dit "nous voulons y aller" s'activent.
À eux qui demandent si ce n'est pas la critique d'un échec annoncé, la réponse
de Michel Boyon est "la réponse est c'est exactement celle que j'ai faite avec
la TNT même si ça ne rien à voir avec la TNT, car il n'y a que le mot numérique
qui est identique.
En 2002, la base de la proposition que j'ai faite au gouvernement et qui a été
retenue. C'était de dire que nous sommes en 2002, ce n'est plus à l'État de dire
aux gens comment ils doivent regarder la télévision. C'est au téléspectateur et
au marché (si ce n'est pas un gros mot) de le décider. Il se trouve que la TNT
parait viable sur le plan technique, donc, vous laissez les choses se faire et
si les gens adhèrent à la TNT, ils l'auront choisi.
Pour la radio, c'est pareil. Qu'on laisse les gens choisir.
S'ils ont envie de payer 20,30 ou 40 euros, car les prix ont bien baissé, pour
entendre des stations qu'ils veulent recevoir par la voie la RNT, qu'on les
laisse faire.
Pour les autres régions, le gouvernement a dit qu'il était d'accord pour saisir
la commission de Bruxelles pour l'extension à la norme DAB+, donc on va quand
même attendre. On attend aussi le résultat des études complémentaires que le
gouvernement à passé commande.
Les radios de la zone Paris, Marseille et Nice se lanceront en T-DMB d'ici la
fin de l'année et diffuseront ensuite dans les deux normes, ce qui n'est pas un
problème, car on reste dans la même famille de norme.
Q : À la question : que penser des groupes qui refusent la RNT en France et qui
font la demande de fréquences en Europe ?
R : Je ne connais pas les méandres des pensées de M. Baudecroux.
Q : Avez-vous reçu une lettre de M. Baudecroux demandant d'arrêter ?
R : Récemment je ne sais pas, mais il le dit tout le temps. Franchement, c'est
possible, s'il vous l'a dit, c'est que c'est vrai, mais ça ne m'a pas marqué.
Q : Est-ce que cela n'aurait pas aidé la RNT si les grands groupes avaient un
canal bonus, comme en TNT ?
R : Non, ce qui aurait aidé, c'est que les gouvernements successifs soient un
peu plus diligents et prennent leurs responsabilités un peu plus tôt. Il y a
trois ou quatre ans, on n'était pas dans cet état d'esprit
Q : Ce n'est pas le CSA qui a reculé ?
R : Non, pas du tout, on a toujours été très en avant là dessus et les problèmes
sont venus essentiellement de la part des gros réseaux privés quand ils ont vu
ce qu'il se passait avec la TNT. Ils se sont dit que cela allait être la même
chose avec la radio numérique, "on va avoir une concurrence beaucoup plus forte
et on va y laisser des plumes", cela peut se comprendre. C'est eux qui ont
choisi la norme T-DMB parce qu'il y avait moins de place pour les concurrents.
Alors quand ils disent que cette norme coute cher, il faut se rappeler que c'est
eux qui l'ont demandé. Non ! Le bal des faux culs, ça suffit sur ce sujet.
Q : Vous disiez il y a un an que la RNT sans les grandes radios, ça sera dur.
R : En effet, ça sera dur, mais cela ne veut pas dire que cela ne se fera pas.
Encore une fois, c'est au marché de décider. Il y a des entrepreneurs qui
estiment qu'ils peuvent prendre le risque d'y aller et si les gens achètent et
qui écoute, ça marchera. Et de toute façon, l'État ne viendra pas et ne comblera
pas les éventuels trous.
Rédacteur : Serge Surpin
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